Coup d'oeil dans le rétro La semaine dernière, en te mettant au lit pour la sieste et en te voyant rigoler car je te croquais le bidon, un flashback m'est apparu.
Je nous ai revu, un an plus tôt...je me suis rappelée notre relation si compliquée, cette rancoeur, cette souffrance que je ressentais en te voyant (car cela me rappelait le décès de mon père) et qui m'étouffait.
Et là je me suis dit que je te découvre enfin (depuis déjà de nombreux mois), je sais enfin qui tu es, comment tu es et où est ta place. Tu es une petite fille (et non plus mon bébé) franche, entière, aimable, au sens littéral du terme. Tu es casse-cou, tu ne tiens pas en place, tu es très énergique, usante même parfois. Avec toi ça passe ou ça casse, il n'y a pas de demi-mesure. Tu me rappelles moi, ta maman, qui a tant de mal à se poser 5mn.
Tu es différente de Lili, je l'ai aussi enfin intégrée. Tu as ton caractère, ton rythme, tes propres goûts. Deux grossesses différentes, deux accouchements différents, deux enfants différentes.
Je pense que je vais pouvoir enfin avancer, être apaisée, grâce à la psychothérapie. Je vais arrêter de faire le parallèle entre ma mère et moi, entre ma soeur et moi et ta soeur et toi.
J'ai trop couvé Lili car j'avais peur de la mettre de côté comme ma mère m'a mis de côté.
C'est fou comme les choses se répètent et comme parfois en voulant bien faire, on fait pire. En voulant "épargner" Lili, je t'ai laissé seule.
Je t'ai aimé de suite mais je n'ai pas su le dire, le montrer. J'étais tellement sous le choc de tous les évènements qui venaient de se passer que je m'occupais de toi tel un robot.
La psy m'a dit que oui c'est certain je t'ai aimé de suite car je suis "une super maman", nous avons juste eu un problème de communication. Le bébé pleure pour attirer l'attention de sa maman, mais la maman en souffrance est encore plus irritée par les cris de son bébé. Nous étions coincés dans un cercle vicieux.
Quand je repense au fait que je t'ai traité de "monstre", que je t'ai dit que tu "gâchais ma vie"...je me sens horriblement mal. Mme G* m'assure qu'il ne faut pas que je culpabilise car pour elle, je ne pouvais pas être la mère la plus heureuse du monde, en disant que je pleurerais la perte de mon papa 6 mois après.
Pour elle, si j'étais heureuse grâce à toi, je trahissais la mémoire de mon père.
Elle m'a dit que j'ai vécu sur 1 an de temps ce que vivent 3 personnes en 6 ans. Ca a été comme un cyclone pour moi. Mais si tu n'avais pas été là , j'aurai eu bien plus de mal à m'en remettre. Les choses n'arrivent pas par hasard dans la vie.
L'important c'est de prendre le recul nécessaire pour analyser la situation. J'ai bien fait d'en parler, de dire que je me sentais mal, que j'avais peur un jour de te secouer ou autre.
Aujourd'hui je me sens mieux, j'ai l'impression qu'il m'a fallu passer par une sorte de convalescence; panser mes blessures, accepter mes émotions, bonnes ou mauvaises; me laisser aller à avoir du chagrin. J'ai le droit d'avoir été malheureuse à un moment de ma vie. Quand je pense à nos débuts peu glorieux ma Poupougne, je sens une fêlure dans mon coeur, j'ai les larmes aux bords des yeux. Je suis humaine, je fais des erreurs.
Je travaille (dur) pour être à la hauteur, pour faire de mon mieux.
J'apprécie nos moments à 2, à 3 et à 4. Hier nous avons été faire les magasins en amoureuses. Tu as été sage, tu m'a bien donné la main sur le parking et le trottoir.
J'adore tes grands éclats de rire quand je te croque le cou et que tu dis "acore". J'aime quand tu me tends tes petits bras en disant "maman ca-in".
Je voulais une fille qui me ressemble, car ta soeur c'est tout papa, mais peut-être que j'ai eu peur devant le fait accompli car je manque d'estime pour moi-même...
Oui j'ai peut-être eu peur de ne pas réussir à t'aider à te construire, avec tout l'amour et le soutien que tu mérites car ma mère ne l'a pas fait pour moi.
Je suis sur la bonne voie, sur le chemin de la "guérison".
Aux autres mamans je voudrai dire qu'on est toutes dans la même galère, on voudrait montrer que l'on est toujours au top, que l'on assure alors que l'on crève de peur de foirer quelque chose dans l'éducation de nos enfants.
Alors ayons confiance en nous, en nos bambins et faisons juste ce que l'on pense être le mieux.
Rien mais absolument rien ne nous prépare dans la vie aux difficultés que l'on rencontre quand on est mère. La peur de l'échec, du pas assez bien, des maladies graves ou bénignes, des problèmes de sommeil, d'alimentation, de transit, d'école et tout ce que vous voulez.
Bien sûr nos maris, parfois nos mères ou nos copines nous soutiennent mais nous avons le destin d'autres être humains entre nos mains ! Alors faisons ce qui est humainement possible de faire. Tant pis si nos gamins n'ont pas de couches lavables, ne mangent pas bio ou regardent la télé avant 3 ans! Chérissons-les simplement, créons leurs de jolis souvenirs, disons-leurs quand ils nous enquiquinent et surtout aimons-les du mieux que nous pouvons.
Nous sommes des mamans qui déchireeeeent ! ! ! ;-)
Message déposé le 28.03.2017 à 14:18 - Commentaires (4)
Super bien dit!!!😉
Ton blog est super tu nous fait partager ton quotidien et les difficultés de la vie parce que oui faut pas rever la vie n est pas toujours rose et la grossesse et un bébé c est pas toujours evident !!!
Bonne continuation et bravo pour ton courage
Commentaire déposé le 28.03.2017 à 14:59 par Anonyme
Très bel article... <3 Je crois que toutes les mamans devraient le lire! Bravo!
Commentaire déposé le 28.03.2017 à 15:32 par La famille chats
Merci! Je me retrouve dans tes paroles.
Suite au dernier message que tu m'as laissé, je peux répondre sur ton mail, ou tu préfères via les blogs?
Commentaire déposé le 28.03.2017 à 16:23 par Karine
Merci les filles, vos messages me font chaud au coeur !
Je voulais rajouter une chose : nos enfants ne nous tiennent pas rigueur pour nos "fautes", ils nous pardonnent du moment que l'on s'excuse et l'on s'améliore ! Nos erreurs n'embêtent que nous, c'est nous qui avons du mal à nous pardonner.
Karine, c'est comme tu veux, tu peux me joindre ici ou par mail si tu préfères, si tu as des choses plus intimes à partager, si je puis dire.
Commentaire déposé le 28.03.2017 à 19:32 par Stéphanie
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