Dans le domaine de la santé, par exemple, les vêtements connectés pourraient aider à suivre la rééducation des patients à distance, donnant des indications sur la posture et les mouvements. Sur un autre terrain, les postiers étudient dans plusieurs pays des services d'assistance à la personne s'appuyant sur les technologies. A la Cité des Sciences, le colloque réunira des acteurs intervenant dans la redéfinition de ce paradigme d’accessibilité : institutionnels, développeurs de technologie (comme Nokia et Withings), utilisateurs et chercheurs. Parmi ces derniers, Nathalie Mitton est par exemple responsable de l’équipe de recherche Inria FUN (Future Ubiquitous Network) qui travaille sur les mécanismes de communication et d’auto-organisation des technologies IoT.
« Nous faisons intervenir des acteurs très différents et très complémentaires pour voir où l’on en est et ce que cela implique pour les industriels avec la création de nouveaux services ; comment prendre en compte tous les besoins, comment les normes doivent évoluer », explique Dominique Burger. Du côté des utilisateurs, Steve Tyler, directeur de la stratégie de l’institut britannique RNIB (Royal National Institute of the Blind), exposera ses propositions de partenariats pour l’Internet des objets. Le poids de cette organisation de soutien aux aveugles a déjà conduit à plusieurs reprises les industriels à introduire des fonctions d’accessibilité dans leurs produits mobiles, à l'instar de Samsung et d'Apple (avec l'affichage en braille pour iOS notamment).
Les questions de respect de la vie privée seront également abordées. « Le paradoxe qui se pose, c’est la contradiction entre les besoins de personnalisation très forts pour les personnes handicapées et la protection des informations personnelles que l'on n'a guère envie de retrouver sur le cloud », pointe Dominique Burger en rappelant que les logiciels utilisés par les aveugles se connectent aux applications et récupèrent les données. Sur le colloque, Mathieu Cunche, maître de conférence à l’INSA-Lyon évoquera ces « mouchards de poche » et à sa suite Stéphane Petitcolas, de la CNIL, abordera les enjeux de vie privée associés aux objets portables communicants.
En fin de journée, des études de cas seront abordées dans la e-santé avec Marie-Christine Jaulent, directrice de recherche à l’Inserm, qui étudie la mise à profit de l’IoT. Interviendront aussi la start-up Withings qui développe des objets de santé connectés, et Imad Abdallah, responsable pour Aareon AG du projet européen i-stay@home qui met à profit les technologies pour limiter l’impact du vieillissement en réduisant l’isolement et l’invalidité des personnes âgées. « Le fil rouge du colloque, c’est l’accessibilité numérique des personnes handicapées, mais également celle des personnes âgées en réfléchissant à la façon dont les objets connectés dans un bâtiment permettent de rester plus longtemps chez soi ». Le mois dernier, un séminaire du G3ict avait traité des outils informatiques connectés aidant à l'utilisation des services bancaires.Depuis l'affaire de l'iPhone de San Bernadino, la guerre semble déclarée entre les forces de l'ordre américaines et Apple. Dans une affaire criminelle à Los Angeles, les autorités judiciaires veulent en effet contraindre une femme à débloquer son iPhone avec son empreinte digitale.
Le Los Angeles Time rapporte que la police fédérale a de nouveau saisi les tribunaux dans la ville des anges pour obliger Paytsar Bkhchadzhyan, la petite amie d’un membre présumé d’un gang arménien, à déverrouiller son iPhone avec son empreinte digitale. Le dit iPhone avait été saisi lors d’une perquisition dans une maison de Glendale, près de Pasadena dans le comté de Los Angeles.Il est encore peu courant qu’un procureur demande à une personne de fournir une empreinte digitale pour déverrouiller un PC portable ou un smartphone, mais les experts s’attendent à ce que de tels cas deviennent plus fréquents. En France, l’article 55-1 du code de procédure pénale oblige les suspects à fournir si nécessaire leurs empreintes digitales ou leur photographie pour accéder à des fichiers saisis par la police. En cas de refus, la peine encourue est d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende. Un autre article du code pénal vient également assister les forces de police et de gendarmerie. Il s’agit du 434-15-2 : « Est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende le fait, pour quiconque ayant connaissance de la convention secrète de déchiffrement d'un moyen de cryptologie susceptible d'avoir été utilisé pour préparer, faciliter ou commettre un crime ou un délit, de refuser de remettre ladite convention aux autorités judiciaires ».
Confronté à une rude concurrence emmenée par ARM, Intel ne croit plus dans le marché des smartphones et des tablettes et ne veut plus gaspiller des milliards de dollars pour se faire une place dans cette activité. L'entreprise va se recentrer sur « des produits offrant des rendements plus élevés ». Pour commencer, les futures puces Atom ne seront pas destinées au marché mobile.
Comme l’a confirmé une porte-parole d'Intel, Intel met un terme au développement des puces Atom pour terminaux mobiles, nom de code Sofia et Broxton. Après la vente de son activité Xscale à Marvell en 2006, c’est le second désengagement du fondeur sur ce créneau. Suite à l’annonce de la suppression de 12 000 emplois, ce sont les premiers produits à tomber sous le coup de la restructuration décidée par le fondeur. C’est l'analyste Patrick Moorhead qui a annoncé le premier la nouvelle de l’arrêt immédiat du développement de ces puces dans un article publié sur le site web de Forbes. Les ressources consacrées jusque-là aux puces Broxton et Sofia seront réaffectées à « des produits offrant des rendements plus élevés qui vont le sens de notre stratégie », a déclaré la porte-parole d'Intel par courriel.
L’arrêt de ces puces laisse un trou béant dans la feuille de route du fondeur. Les puces pour smartphone et tablette produites par Intel commencent à dater et auraient besoin d’être mises à jour, mais cette annonce indique qu’il ne faut attendre aucun produit de remplacement. Intel a commencé la livraison de son processeur Sofia, mais celle de la puce Broxton, normalement prévue pour cette année, a été retardée. Intel arrête également sa gamme de puces Atom X5, nom de code Cherry Trail, qui seront remplacées par des puces Pentium et Celeron, nom de code Apollo Lake. Ces puces sont davantage destinées à des PC hybrides qu’à des tablettes. De nombreux fabricants de PC préfèrent déjà équiper leurs appareils hybrides et leurs tablettes PC de processeurs Skylake Core M d’Intel à la place des puces Cherry Trail.
Le marché des tablettes en tant que tel, avec ses facteurs de forme qui évoluent peu, n’intéresse plus Intel. Mais « l’entreprise continuera à offrir un support aux tablettes actuelles équipées des puces existantes », a précisé la porte-parole d'Intel. Certains produits étaient en sursis après, la firme ayant déclaré que la restructuration remettrait aussi en question certains projets et certaines gammes de produits. Intel avait déjà commencé à lever le pied de son activité PC, autrefois très rentable, et depuis quelque temps, un retrait du marché mobile lui semblait la meilleure chose à faire. L’entreprise a dépensé des milliards de dollars pour soutenir son activité mobile, sans réussir à prendre le pas sur son rival et leader du marché, ARM (avec ses licenciés Qualcomm, Texas Instrument et même Apple). La puce Atom n’équipe qu’une poignée de smartphones, et le marché des tablettes est en chute. Les fabricants de PC remplacent les tablettes par des dispositifs amovibles et hybrides. Cela fait un certain temps que la gamme de produits Atom est en difficulté. Pourtant ce marché avait démarré très fort avec les netbooks, mais cette bonne fortune n’a pas duré. Intel ne s’est pas trop astreint non plus à livrer des mises à jour régulières de ses processeurs mobiles : le fondeur a livré ses dernières puces Atom pour serveurs en 2013.
Désormais, Intel a lié sa stratégie mobile à la norme 5G, et les ressources réservées jusque-là aux puces Sofia et Broxton pourraient être réaffectées à la fabrication de puces et de modems 5G. Les prochains réseaux 5G dont les premiers déploiements sont attendus pour 2018 pourraient être jusqu’à 100 fois plus rapides que les réseaux 4G. Le passage à la 5G devrait aussi avoir un impact sur la conception des terminaux. À part les appareils mobiles, la nouvelle norme va permettre d’équiper les PC, appareils domestiques intelligents, robots, drones, objets portables, et dispositifs industriels IoT d’une connectivité mobile rapide. Cette orientation 5G explique aussi le maintien par Intel de certains dirigeants clefs comme Aîcha Evans. Plus tôt ce mois-ci, il semblait qu’elle quitterait l'entreprise après une année passée à diriger l’activité de puces pour mobile. Mais c’est un expert en technologie 5G et elle a déjà tracé la stratégie de l'entreprise dans ce domaine. Elle restera donc chez Intel, même si son poste reste à définir.
Ce recentrage sur le 5G est une stratégie à long terme pour Intel, comme ce fut le cas en 2003 avec la technologie sans fil Centrino qui a permis de généraliser et banaliser la connexion WiFi sur les ordinateurs portables. Cette orientation vers le 5G va également bien avec la culture d'Intel, qui préfère toujours centrer ses activités sur des technologies futures. La puce Atom pourrait avoir un avenir dans le marché de l’Internet des objets, un marché à croissance rapide sur lequel le fabricant de puces parie également. Des variantes de la puce Broxton pourraient être utilisées dans des gadgets intelligents et des capteurs qui recueillent des données télémétriques, envoyées ensuite vers le cloud pour analyse. Les autres terrains de prédilection d’Intel restent les puces serveurs Xeon, le cloud, les puces programmables FPGA et la photonique sur silicium.(cliquez ici pour suivre le lien)