« C'est une stratégie discutable. Intel a tenté la même chose depuis une dizaine d'années, et a essayé d’entraîner tout le monde derrière lui », a déclaré l’analyste. Mais le deep-learning n’en est qu’à ses débuts. Il faudra encore beaucoup de temps pour perfectionner les techniques de calcul du deep-learning et de nouveaux matériels, par exemple les ordinateurs quantiques et les puces neuronales, pourraient changer la donne. « La question de savoir comment apprendre se pose toujours », a conclu Jim McGregor.La base de données en mémoire de SAP passe à la 2ème génération. Pour traiter des tâches générant des lectures intensives, Hana 2 permet notamment de recourir à des systèmes utilisés jusque-là pour la réplication. Les outils analytiques ont été complétés et la plateforme hybris as a service, dénommée YaaS, permet de développer des services métiers sur une architecture de micro-services.
SAP vient d’annoncer SAP Hana 2 à l’occasion de sa conférence TechEd 2016 à Barcelone (du 8 au 10 novembre). Avec la 2ème génération de sa base de données en mémoire, qui doit être livrée le 30 novembre, l’éditeur dit apporter une fondation pour la transformation numérique. Il propose en complément, à travers sa marketplace YaaS (hybris as a service), l’accès aux modèles de programmation de son offre hybris. Celle-ci permet de développer des services métiers sur une architecture de micro-services s’appuyant sur Hana. Les développeurs pourront recourir à YaaS pour ajouter à leurs applications des vues analytiques en passant par des API ou en utilisant différents langages de programmation.
Parmi les fonctionnalités de Hana 2 destinées à apporter de la souplesse aux environnements IT, la plateforme permet, pour maintenir la continuité de l’activité en cas de traitements requérant des tâches de lecture intensive, de faire appel à des systèmes jusque-là utilisés uniquement pour la réplication. Les développeurs disposent de leur côté de moteurs d’analyse pour le texte, les données spatiales, les graphes et les flux de données. Pour l’analyse prédictive, les data scientists accèdent maintenant à des algorithmes pour classifier et associer, pour les séries temporelles et la régression. Ils peuvent aussi intégrer de l’apprentissage machine dans leurs applications. Du côté des serveurs d’application, SAP supporte différents langages, une capacité baptisée bring-your-own-language qui permet d’utiliser divers runtimes avec les applications reposant sur SAP Hana.
Hana se complète aussi de services dans le cloud. Des fonctionnalités d’analyse de texte vont ainsi permettre d’intégrer des traitements en langage naturel dans les applications. SAP a par ailleurs développé avec l’agence spatiale européenne (ESA) un service d’observation et d’analyse spatiale et environnemental, Earth Observation Analysis. Sur le TechEd de Barcelone, la compagnie de réassurance Munich Re a montré comment elle l’utilisait pour enrichir ses données afin de disposer d’informations prédictives sur le coût et les risques liés aux incendies de forêts. Le service propose une interface standardisée pour consulter et analyser les données récupérées par satellites, tant historiques que fournies en temps réel, dans des domaines aussi différents que l’agriculture, la fourniture d’énergie (pour savoir où placer de nouvelles lignes électriques, par exemple) ou la distribution en boutiques (dans quelles zones ouvrir de nouveaux magasins). Ce service peut être testé gratuitement jusqu’au 31 décembre 2016 (une proposition qui inclut 1 000 appels API par mois). Sa disponibilité générale est prévue pour le premier trimestre 2017. Il sera alors facturé à la consommation, en fonction du nombre d’appels d’API.
Peu après la disponibilité d’Hana 2, SAP prévoit de sortir l’édition express de la plateforme en mémoire, destinée à mettre le pied à l’étrier aux entreprises. Cette version a été conçue pour fonctionner dans des environnements contraints, sur des ordinateurs portables ou dans des VM dans le cloud, gratuitement jusqu’à 32 Go de mémoire utilisée. Depuis l’arrivée d’Hana en 2010, SAP livre des mises à jour deux fois par an. Celles-ci apportent des fonctionnalités complémentaires mais obligent aussi les clients à évoluer pour continuer à bénéficier du support. Pour les clients qui ne souhaitent pas participer à ces mises à jour, SAP assure un support de la plateforme jusqu’en mai 2019 pour la version livrée en mai, Hana Support Package Stack (SPS) 12, a indiqué à IDGNS Marie Goodell, vice présidente responsable marketing produit chez SAP. Au moment de la migration vers Hana 2, les applications qui fonctionnent sur SPS 12 sont supposées évoluer sans interruption.
Le spectromètre mobile de l'université de Washington s'attache à un smartphone et peut analyser jusqu'à huit échantillons biologiques d'un patient afin de détecter des cellules cancéreuses.
Des chercheurs de la Washington State University ont développé un capteur portable qui utilise la caméra d'un smartphone pour identifier un indicateur biologique de plusieurs types de cancers avec une précision de 99 %, équivalent aux résultats de laboratoire. Si le spectromètre a été créé pour l’iPhone 5, mais il peut être adapté à n'importe quel smartphone.Le capteur, un spectromètre de lumière, est capable de traiter jusqu'à huit échantillons de sang ou de prélèvements de tissus en même temps (ou traiter le même échantillon dans ses huit canaux). Il recherche spécifiquement la protéine interleukine-6 humaine (IL-6), un marqueur biologique dont la présence peut révéler un cancer du poumon, de la prostate, du foie, du sein et de l'épithélium. « Afin de livrer aux patients et aux professionnels de santé des résultats toujours plus rapides, nous avons reproduit dans un appareil de terrain les technologies de biodétection utilisées dans les laboratoires. Notre système permet aux patients d’obtenir des diagnostics presque instantanés dans un cabinet médical », ont ainsi déclaré les chercheurs dans un communiqué.
Le spectromètre mobile de la Washington State University est capable de détecter les biomarqueurs des cancers du poumon, de la prostate, du foie, du sein et de l'épithélium. (Crédit : Washington State University)
Le spectromètre analyse la quantité et le type de produits chimiques dans un échantillon en mesurant son spectre lumineux. Leur recherche a été publiée dans la revue Biosensors and Bioelectronics. Il existe déjà des spectromètres pour smartphones, mais selon les chercheurs de la WSU, leur spectromètre à huit canaux est unique et son coût de production serait peu élevé - 150 dollars HT environ. L’application spécifique multivue pour smartphone utilise la caméra intégrée. Elle a été conçue pour contrôler les paramètres de détection optique et pour aligner chaque échantillon sur le canal correspondant du spectromètre. Les images capturées sont converties en spectre de longueurs d'onde visible.
« Le premier spectromètre de détection du cancer a été créé pour un iPhone 5, mais il peut être adapté pour fonctionner avec n'importe quel smartphone », a déclaré Lei Li, professeur auxiliaire à la School of Mechanical and Materials Engineering de la Washington State University. Lei Li, qui a dirigé l'équipe de recherche, a également déposé un brevet provisoire pour protéger ses travaux. « Avec notre spectromètre à huit canaux, nous pouvons analyser huit échantillons différents en même temps, ou effectuer huit tests différents pour le même échantillon. Ce qui augmente l'efficacité de notre appareil », a-t-il ajouté.Le président d'Eurocloud, Pierre-José Billotte est revenu à l'occasion des 35 ans du Monde Informatique sur ses souvenirs IT et télécoms les plus marquants de ces dernières années. Il a également partagé son ressenti sur l'évolution de la presse informatique.
Pierre-José Billotte : J'ai vécu sur ces 30 dernières années deux gros cycles de transformation dans mon parcours qui ont été en même temps des transformations de l'industrie française de manière générale. La première a été l'informatisation des télécommunications. A l'époque dans les années 90 il y avait un seul réseau et un terminal unique agréé PTT et commercialisé par France Telecom, avant de voir arriver des cartes VoIP s'intégrant sur ce même réseau unique. Ensuite on a vu apparaître les premiers serveurs vocaux permettant depuis un ordinateur intégrant des cartes VoIP de recevoir un appel télécom. L'arrivée de ces cartes a permis de faire exploser la notion de terminal unique imposé par France Télécom mais aussi toute la réglementation.
Le big bang des télécoms s'est fait en deux temps. Sur les équipements et terminaux télécoms qui ont explosé sous l'influence de l'IT et ensuite dans les services avec une concurrence qui ne se limitait plus seulement aux terminaux. C'est là que l'on a vu arriver des opérateurs de tous les coins du monde investir en France pour investir le marché des télécoms. Avec ces afflux de capitaux, on est passé de 1 à 120 opérateurs de télécoms avec Telecom Italia, Telefonica, Deutsche Telekom, NCI, NTT... Cela a été une phase d'extension énorme avant une phase de contraction violente à moins d'une dizaine d'opérateurs liée à une concurrence terrible sur les prix. A cette époque il y eût un nombre considérable de dépôts de bilans et la bulle financière dans les télécoms a éclaté. 95% des opérateurs sont repartis et France Telecom est resté l'opérateur historique.
Le cloud est bien sûr la seconde transformation majeure de ces 10 dernières années avec un big bang dans les services, les apps mais aussi sur les usages mêmes de l'informatique. Il est passé de la sphère professionnelles au grand public. Aujourd'hui, le cloud est derrière la gestion des taxis, la musique en ligne, la recherche de financement... C'est en train de révolutionner l'entièreté de la société. Mais on ne voit aujourd'hui que la partie émergée de l'iceberg. Le cloud est partout, dans l'intelligence artificielle, les réseaux sociaux, le big data, l'IoT... c'est d'ailleurs pour cela que nous lui consacrons chaque année une semaine entière au travers de l'événement Cloudweek Paris.
Le regard que je porte sur cette évolution vient d'Internet qui a bouleversé et qui bouleverse comme le cloud, les usages. La presse papier a disparu mais ne me manque pas. Je pense que c'est mieux. D'un côté j'ai bien vu qu'Interner a bouleversé les modèles de la presse papier traditionnelles, j'ai senti un flottement et des titres ont disparu. Mais aujourd'hui j'ai plutôt tendance à considérer que les médias d'information sont plus intéressants. Cela permet d'aller plus vite, de remonter plus facilement de l'information et de façon plus efficace. Je met des articles sur mon portable et les lis quand j'ai le temps. Je dirai que c'est une consommation différente. A l'époque je prenais le temps de regarder un article une fois dans un magazine mais aujourd'hui je le fais en plusieurs fois. Je ne consomme pas plus d'articles, mais la façon dont je les consomme est différente, plus segmentée. Je me connecte de mon mobile ou au bureau, peu importe le moyen je ne vois pas de différence.A Londres, sur la conférence Black Hat Europe 2016, des chercheurs ont montré qu'il était possible de détourner des dispositifs IoT, en l'occurrence des interrupteurs WeMo de Belkin, pour voler des images ou surveiller la localisation d'un smartphone Android.
On sait déjà qu’il est possible d’utiliser des objets connectés pour mener des attaques DDoS massives. Mais il est également possible de détourner des équipements de l'Internet des objets pour pirater des smartphones. C’est ce qu’ont pu démontrer des chercheurs lors de la Black Hat Europe 2016 qui se tient actuellement à Londres (du 1er au 4 novembre). Une équipe d'Invincea Labs a réussi à pirater des interrupteurs Iot WeMo de Belkin (commutateurs électriques, caméras, ampoules, cafetières, purificateurs d'air, etc.). Mais pas seulement : ils ont également pu utiliser cet accès pour attaquer un téléphone Android sur lequel tournait l'application qui contrôle les appareils WeMo. « C'est la première fois que l’on met en évidence le piratage d’un autre appareil par un objet IoT », a expliqué le chercheur Scott Tenaglia, déterminé à identifier les autres dispositifs vulnérables qui pourraient servir à mener des attaques similaires. Il a présenté les recherches menées avec son collègue chercheur Joe Tanen sur Black Hat Europe. Le constructeur Belkin a déclaré qu’il avait livré des correctifs pour patcher les vulnérabilités incriminées.
Pour mener à bien leur attaque, Scott Tenaglia et Joe Tanen ont d’abord connecté un ordinateur portable au réseau auquel était relié le périphérique WeMo. Ensuite, ils ont communiqué avec l'appareil via des messages UPnP (Universal plug and play), « essentiellement des requêtes Web vers des URL spécifiques sur l'appareil », comme l’a expliqué Scott Tenaglia. Une des requêtes leur a permis de modifier le nom original de l'appareil, qu’ils ont remplacé par une chaîne de code malveillant. Grâce à l’application WeMo sous Androïd, un utilisateur peut contrôler les appareils WeMo de Belkin. Quand l’application est activée, elle recherche des équipements qui se trouvent dans son environnement immédiat. Les appareils WeMo répondent notamment à ces requêtes en retournant leur nom. « Si le nom est une chaîne malveillante, ce code est exécuté dès qu’il arrive dans l'application », a déclaré Scott Tenaglia.(cliquez ici pour suivre le lien)