L’an passé, 130 entreprises avaient participé à l’opération. En 2014, 170 seront présentes au village des innovations dont 17 ayant été sélectionnées dans le cadre de l’appel à projets Prototypes Technologiques financé par la Région Île-de-France. Parmi ces dernières figurent la start-up parisienne Aerys qui développe Minko Entreprise une plate-forme d’échange et de collaboration de maquettes virtuelles 3 D. Son patron Jean-Marc Le Roux nourrit beaucoup d’attentes de sa participation au festival.
Cela va nous permettre de valider l’intérêt de notre solution mais aussi de recueillir des suggestions de professionnels si elle doit évoluer, a déclaré à L’Usine Nouvelle Jean-Marc Le Roux.
Pour la première fois cette année quelques grands industriels, tels SEB ou Legrand, seront également présents au village des innovations. Une ouverture assumée par les organisateurs pour illustrer le thème de la manifestation : Made with ou faire ensemble.
Nous avons appris à nos dépens que sans productions, sans industries c’est une partie de notre projet commun, de notre culture et de nos opportunités qui disparaissent, a rappelé Jean-Louis Frechin, commissaire général du festival.
A LA GAITÉ LYRIQUE ET AU CNAM
Ce sont le théâtre de la Gaîté Lyrique, un des hauts lieux parisiens de la culture numérique, et le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM), qui le jouxte, qui constitueront l’épicentre de la manifestation en accueillant le village des innovations. En 2013 ce village avait accueilli 14 000 visiteurs. Cette année Stéphane Distinguin en espère 20 000.
Le choix du CNAM n’est pas neutre, a rappelé Jean-Louis Frechin. Tout ce qui fait nos vies d’aujourd’hui est présent au CNAM et c’est sous le regard des grands anciens que nous présenterons les produits de demain. Futur en Seine, c’est toutefois plus qu’un salon des innovations. Sur onze jours, la manifestation propose de nombreuses conférences, des ateliers d’initiation pour petits et grands, une exposition sur le thème des nouvelles images, un lieu dédié aux professionnels de l’écosystème du numérique ou encore des spectacles comme celui de la soirée d’ouverture des Bains numériques, la biennale des arts numériques, qui se tiendra sur les rives du lac d’Enghein-les-Bains (Val d’Oise).
Bien dans sa tête ? Vérifiez. Une équipe de chercheurs de l’Inria propose tout ce qu’il faut pour ça : un casque d’électroencéphalographie (EEG) pour mesurer l’activité du cerveau, une webcam pour vous filmer, un modèle numérique du cerveau humain et un écran d’ordinateur pour afficher le tout ensemble. L’activité de votre cerveau, représentée par des codes couleurs, est figurée en temps réel dans l’image numérique du cerveau, calée sur la position de la tête grâce à une caméra kinect, qui détecte les mouvements.
En fonction de l’activité cérébrale, relaxation ou concentration, calcul mental, mouvement de la tête… le système, baptisé Mind-Mirror, figure des pics d’activités électriques, extrait certains rythmes cérébraux (ondes alpha, beta…), reconstruit l’activité interne du cerveau et propose même une analyse de l’état mental instantané (plutôt concentré ou plutôt détendu).
Comment un entrepreneur peut-il défier les grandes entreprises qui dominent le secteur ? On ne peut pas respecter les règles car quelqu'un d'autre les a écrites, explique Tony Fadell. Le meilleur moyen d'avoir de l'avance c'est d'innover plus vite que les grosses entreprises - il faut innover au maximum et passer par-dessus les autres. Le PDG de Nest avait beaucoup à dire sur les difficultés qu'un entrepreneur rencontre en s'attaquant aux poids lourds d'une industrie.
Son thermostat intelligent, avant d'être acheté par Google, a rencontré de nombreux obstacles. On s'attaquait à des grosses industries qui n'ont pas changé depuis des décennies. Certaines entreprises sont prédatrices et bombardent les 'petits' de procès, afin de les faire s'écrouler sous le poids des amendes, précise-t-il. Elles utilisent des armes comme les brevets, selon lui, afin de faire payer le prix fort aux petites entreprises qui oseraient les challenger.
Comment survivre dans un tel environnement ? Il faut utiliser toutes les astuces possibles pour battre les grandes entreprises, insiste Richard Branson, qui a aussi dû lutter contre des compagnies aériennes bien établies au lancement de Virgin America. Le gouvernement doit aussi être impliqué selon lui, afin de défendre les petites entreprises. L'utilisation des réseaux sociaux et d'internet pour attirer l'attention du public sur une injustice est aussi très utile. Tony Fadell et Richard Branson s'accordent : il ne faut pas respecter les règles du jeu, mais au contraire faire preuve d'ingéniosité et ne pas abandonner, pour espérer survivre.
L'INNOVATION AU BEAU FIXE EN 2014
L'innovation est-elle en voie d'extinction ? Au contraire pour Richard Branson n'a jamais vu une période aussi propice à l'innovation. Cependant, le PDG de Virgin estime que les gouvernements doivent aider davantage à innover. Pour Megan Smith de Google X, la technologie à disposition des individus aujourd'hui permet avant tout de donner le pouvoir aux jeunes générations qui innovent.
Par ailleurs, il est crucial d'aider les populations qui n'y ont pas accès à recevoir des conseils et du mentoring de la part d'entrepreneurs qui ont réussi. Dans la Silicon Valley, les entrepreneurs deviennent ensuite à leur tour mentors et investisseurs, explique-t-elle.
Le crowdfunding est en train de tout changer, estime pour sa part Tony Fadell. Pendant longtemps, il a fallu faire du porte-à-porte auprès des investisseurs, désormais de nouvelles méthodes de financement aident beaucoup d'entrepreneurs à démarrer, insiste-t-il.
LES INNOVATEURS ONT UNE RESPONSABILITÉ VIS À VIS DES DONNÉES DES UTILISATEURS
Une grande entreprise comme Cisco travaille beaucoup pour rester innovante, affirme Jim Grubb, y compris en passant par des acquisitions, si nécessaire, quand on a raté un tournant. Nous avons également créé des centres d'innovation autour de l'internet des objets dans le monde entier, ajoute-t-il.
COUPLER EEG ET RÉALITÉ AUGMENTÉE
Mind-Mirror présente l’originalité de coupler deux technologies : l’EEG en temps réel, qui détecte les signaux électriques du cerveau, et la réalité augmentée, qui fusionne ces données avec l’image de la tête captée par une caméra. L’équipe d’Inria qui l’a développé (avec l’Irisa et l’Insa de Rennes), avait à l’esprit une utilisation précise de ce couplage inédit : le neurofeedback, c’est-à-dire une méthode qui, en visualisant l’activité cérébrale, permet au patient d’apprendre à mieux contrôler certaines activités ou certains états mentaux.
Le neurofeedback est une technique très étudiée dans l’espoir de soigner diverses pathologies comme les troubles du sommeil ou de l’attention, la dépression, ou les séquelles d’accidents vasculaires cérébraux. Jusqu’ici, les systèmes de neurofeedback fonctionnent avec des 'jauges' qui indiquent au patient le niveau de certaines activités cérébrales. Notre système présente l’avantage de figurer l’activité directement sur le corps du patient, souligne Anatole Lécuyer, le responsable du projet à Inria.
APPRENDRE À PILOTER SON CERVEAU
Ceci dit, Mind-Mirror vise aussi des applications dans la recherche et l’éducation, et même des applications ludiques. La même équipe est d’ailleurs à l’origine de OpenVibe, logiciel d’interface cerveau-ordinateur, qui vise notamment le jeu vidéo.
Mind-Mirror n’est encore qu’une preuve de concept, reconnaissent ses auteurs. Mais ses développements se poursuivent dans plusieurs directions. Le système sera amélioré, notamment sa précision et la qualité de l’affichage. En parallèle, des essais cliniques sont prévus dans le cadre du projet Hemisfer, avec des médecins, pour tester ses effets thérapeutiques contre la dépression et en rééducation motrice. Le prototype est déjà transféré à Mensia Technologies, une start-up spécialisée entre autres dans le neurofeedback, qui projette de sortir des produits issus de Mind-Mirror pour le traitement des troubles du sommeil et de l’attention.
Une autre piste consisterait à utiliser non plus une image générique de cerveau, mais une image du véritable cerveau du patient, reconstruite à partir d’IRM, et toujours couplée avec les données de l’EEG. Une voie pour améliorer la résolution spatiale, et localiser plus précisément les zones du cerveau à l’origine d’une activité électrique. C’est l’option choisie par des chercheurs de l’université de Californie, dont le système GlassBrain associe IRM et électroencéphalographie. Mais, cette fois, sans réalité augmentée permettant d’introduire le corps du patient dans la boucle.Même hors du champ médical, les potentialités de ces systèmes sont énormes. Dans la finance, par exemple, si l’on en croit l’expérimentation lancée récemment à Los Angeles rapportée par Business Week. 26 traders, coiffés d’un casque d’EEG, ont effectué deux sessions de 90 minutes, afin d’observer leur activité cérébrale pendant les transactions. Pour une session, les traders avaient ingurgité auparavant un supplément nutritionnel censé améliorer les capacités de leur cerveau, pour l’autre un placebo.
Le supplément nutritionnel était fourni par la société Trubrain, commanditaire de l’expérimentation. Les analyses sont en cours, avec ce système encore fruste : les traders n’avaient pas la possibilité, ni sans doute le loisir, de regarder leur cerveau en activité. Seule information rassurante, dans cette expérimentation : les transactions financières étaient simulées.
Les entrepreneurs ont-ils perdu la volonté d'innover ? C'est la question à laquelle ont répondu entre autres Richard Branson, patron de Virgin, Tony Fadell, PDG de Nest, Jim Grubb, vice-président de Cisco en charge du du marketing des technologies émergentes et Megan Smith, la vice-présidente de Google X, lors d'un débat à San Francisco.
Le patron de Virgin, l'entrepreneur superstar Richard Branson et autres poids lourds de la technologie ont participé à un débat à San Francisco sur l'état de l'innovation en 2014, modéré par l'ancien chef évangéliste d'Apple, Guy Kasawaki. Organisé dans le cadre de la série de discussions Virgin Disruptors il était diffusé en live via Google+ Hangout. Comment les entrepreneurs d'aujourd'hui peuvent-ils défier le statu quo et continuer à innover ? Notre époque est-elle favorable à l'innovation?
Richard Branson, Tony Fadell, PDG de Nest, Megan Smith, vice-présidente de Google X, Leila Janah, fondatrice de l'ONG Samasource, et Jim Grubb, vice président des technologies émergentes chez Cisco, ont partagé leurs avis et conseils.
Les conseils des entrepreneurs pour continuer à innover(cliquez ici pour suivre le lien)