Dans un marché mondial dominé par Lenovo, Dell et HP, ce rapprochement, s’il se confirme, intervient quoi qu’il en soit dans un contexte délicat. D’abord, l’un des principaux acteurs de cette fusion, Toshiba est dans la tourmente. Confronté au plus grand scandale financier de son histoire qui a poussé son CEO Hisao Tanaka à la démission, le fleuron technologique japonais est en pleine restructuration. Dernièrement, il a d’ailleurs cédé à Sony pour près de 155 millions de dollars son activité de fabrication de capteurs photo. En s’adossant à des partenaires tel que Vaio (cédé par Sony à Japan Industrial Partners en 2014) et Fujitsu (bien présent en Europe), Toshiba pourrait trouver, par exemple, un moyen idéal pour mutualiser ses coûts de fabrication, de promotion, peser plus lourd pour mieux négocier auprès de ses réseaux de revendeurs et de distributeurs…
L’union sacrée entre les trois constructeurs japonais pourrait bien quoi qu’il en soit tenir davantage d’une planche de salut qu’autre chose. Car d’un point de vue marché, ces sociétés doivent faire face à un rétrécissement de la demande en matière de PC dont les livraisons mondiales ont baissé de 11% au 3e trimestre selon IDC, peinant à dépasser les 71 millions d’unités. Sachant que les portables, qui ont constitué l’essentiel des ventes - soit 42 millions - sont également ressorties en recul. « Je pense qu’il s’agit d’un moyen de survie pour ces sociétés », a lâché Mikako Kitagawa, analyste au sein de l’autre grand cabinet d’études mondial, Gartner. La situation n’est guère plus reluisante au niveau local. Car le marché japonais des PC reste plus que jamais dévasté, ayant déjà fait de nombreuses victimes : Nec qui a revendu à Lenovo son activité portable en 2011 ou encore Sony qui s’est justement séparé de Vaio il y a près de deux ans.
Durant ces derniers 12 mois, Microsoft a notamment livré Windows 10, le Surface Book et de nouveaux smartphones Lumia. L'éditeur a également revu son rapport à ses concurrents et mené de nombreuses acquisitions. Retour sur une année d'effervescence.
Entre les lancements majeurs de nouveaux produits et les différents paris sur le futur dont elle a été le théâtre, l'année qui s'achève est à considérer comme la plus importante qu'ait jamais connue Microsoft. Le fait le plus marquant aura été le lancement de Windows 10. Livré en juillet dernier, l'OS intègre notamment l'assistant virtuel Cortana qui n'était jusqu'ici disponible que sur les Windows Phones. Il embarque également le navigateur Edge, une alternative à Internet Explorer. La liste des fonctionnalités inédites du système d'exploitation ne s'arrête pas. La firme de Redmond lui a aussi adjoint une nouvelle version de Windows Universal Plateform (WUP). Elle permet aux développeurs de créer une application qui fonctionnera sur tous les PC, les tablettes et les smartphones sous Windows 10.
Depuis sa mise sur le marché, Windows 10 connait une adoption massive. En outre, il est globalement apprécié, même si les utilisateurs n'en ont pas toujours été complétement satisfaits. Il faut dire que Microsoft a fait sa part d'erreurs. Pendant un temps, il a par exemple continué de conserver les informations personnelles envoyées par l'OS sur ses serveurs, bien après que les utilisateurs ne s'en soient émus. Depuis, ce pistage a pris fin.L'un des autres grands faits d'armes de Microsoft en 2015 est son entrée inattendue sur le marché des PC portables avec le lancement du Surface Book. Pendant des années, l'entreprise n'a compté que sur des partenaires tels que HP, Dell et Toshiba pour produire des laptop embarquant Windows. Le rôle de ces derniers n'est pas remis en cause. Mais concevoir son propre portable permet à l'éditeur de copier le modèle à succès d'Apple, en vendant directement un produit dont il pense qu'il est le plus proche des besoins des utilisateurs. Globalement, le Surface Book est un bon laptop avec des caractéristiques intéressantes, comme le confort de frappe de son clavier détachable et la possibilité de faire pivoter l'écran à 180 degrés. Néanmoins, son prix élevé (à partir de 1499 $) et son design quelque peu maladroit laissent à penser qu'il ne remportera pas un succès important au-delà des fans de Microsoft.
Sur le marché des smartphones, l'année 2015 aura été celle de la réduction de voilure pour la firme de Redmond. Elle a licencié des milliers de collaborateurs de sa division mobiles et vu sa part de marché baisser de 2,7 à 2,2% selon IDC. Pour relever la tête, l'éditeur a livré en novembre dernier les Lumia 950 et 950 XL, deux modèles qui constituent le fer de lance de sa gamme de Smartphones. Ils sont supposés favoriser un regain d'intérêt pour les mobiles sous Windows. Les spécificités techniques de ces produits et les avis dont ils font l'objet sont bons dans leur ensemble. Ils présentent toutefois un inconvénient, à savoir le faible nombre d'apps qui leur sont destinés.
Malgré les problèmes de sa division mobile, Microsoft n'a donc pas encore abandonné la fabrication de smartphones. Il continue même d'innover avec une technologie baptisée Continuum qui permet d'utiliser un smartphone comme un PC, en le connectant à un clavier, une souris et un moniteur. Le concept est très intéressant, mais du côté des applications, il requiert un support qui n'existe pas encore vraiment dans l'écosystème d'éditeurs proposant des logiciels pour Windows 10. Microsoft parie sur le fait que la plate-forme WUP rencontrera suffisamment de succès auprès des développeurs pour pallier ce manque d'applications.
Comparé à Continuum, le concept des HoloLens suscite beaucoup plus de curiosité. Il s'agit d'un casque bourré de technologies qui permet à ses utilisateurs de voir des images 3D et d'interagir avec elles. Lorsqu'il a été dévoilé en janvier 2015, le dispositif n'avait pas même fait l'objet de rumeurs. L'un des grands intérêts des HoloLens est que ses fonctions de reconnaissance vocale, de cartographie spatiale et de reconnaissance des mouvements sont facilement prises en charge par l'outil de développement qui leur est associé. De fait, les concepteurs d'applications peuvent se concentrer sur la mise au point de leur logiciel. C'est de bon augure pour le futur du produit qui sera disponible à la vente pour un nombre de développeurs sélectionnés au début de l'année 2016.
Bien qu'il y ait beaucoup à dire sur ce sujet, le développement de nouveaux logiciels et matériels n'est qu'une composante de la stratégie que Microsoft a commencé à déployer en 2015. L'éditeur a également mis à profit cette année pour commencer à travailler avec ses concurrents avec une approche qu'il n'aurait jamais adoptée auparavant. Cela est notamment bien illustré par le fait que Satya Nadella, le CEO de Microsoft, est apparu sur scène aux côtés de Marc Benioff, le dirigeant de Salesforce, lors de Dreamforce. D'autres cadres dirigeants de l'éditeur ont également participé à des événements organisés par des acteurs tels que VMware, Apple et Box. Pour autant, Microsoft n'a pas abandonné la confrontation avec ces sociétés, loin de là. Mais le fait qu'il noue des alliances avec elles marque un changement d'approche plus que notable. L'éditeur montre au passage une facette plus humble de lui qui n'était pas visible il y a quelques années.
Microsoft a également mis à profit 2015 pour se lancer dans de nombreuses acquisitions. Il a ainsi fait entrer dans son giron des sociétés telles que Wunderlist, Sunrise Calendar, Metanautix, Talko ou encore Secure Islands, pour ne citer qu'elles. Toutefois, une opération n'a pas été menée à son terme. Il s'agit de la tentative supposée de rachat de Salesforce qui aurait échoué à cause du refus de Microsoft de proposer une offre correspondant aux attentes financières de sa cible. Quoiqu'il en soit, les rachats menés par l'éditeur ont montré qu'il a faim d'accroître son savoir-faire et ses capacités avec l'aide de sociétés tierces dont les offres ont fait leur preuve.2016 sera donc l'occasion de savoir si tous les nombreux paris que Microsoft a fait cette année ont été judicieux. Les analystes s'attendent à ce que nombre d'entreprises migrent vers Windows 10 dans les mois à venir. Sans compter que Microsoft déploie de nombreux efforts pour que les particuliers soient encore plus nombreux à adopter la nouvelle version de son OS. En retour, cela aurait pour effet d'encourager les développeurs à concevoir des applications pour Windows 10.
Lors du Consumer Electronics Show (CES), qui se tiendra du 6 au 9 janvier 2016 à Las Vegas, les constructeurs automobiles vont sans doute mettre en avant leurs technologies définies par logiciel, avec de nouvelles interfaces homme-machine (IHM), des fonctions d'intelligence artificielle et la conduite automatisée. En 2022, les mises à jour logicielles over-the-air (OTA) des véhicules connectés génèreront 45 milliards de dollars. Mais, selon plusieurs analystes de IHS Automotive, qui ont tenu hier une conférence Web pour parler de l'événement, lors du prochain CES, la réalité virtuelle sera aussi représentée par des technologies de reconnaissance de mouvement et de systèmes d’affichage intégrés au pare-brise.
« La réalité augmentée fait aujourd’hui référence à des technologies bien réelles », a déclaré Mark Boyadjis, analyste senior de IHS, spécialiste des interfaces homme-machine. « Cette année, la réalité virtuelle et la réalité augmentée seront visibles partout ». La réalité augmentée, qui consiste dans le cas présent à afficher au conducteur une image générée par ordinateur, n’est pas simple à mettre en œuvre. « D’abord, les processeurs embarqués dans les voitures actuelles sont incapables de détecter un objet sur la route et de le restituer en temps réel sur un écran », a expliqué Mark Boyadjis. « En ce qui me concerne, je regarderai de près les progrès accomplis dans le domaine des processeurs embarqués, notamment par NVIDIA et Intel », a-t-il ajouté. « S’ils réussissent à faire traiter les transactions en temps réel par le système embarqué, alors la réalité augmentée deviendra clairement une réalité ».(cliquez ici pour suivre le lien)