A l’heure du Big Data, de la modélisation, l’informatique est partout et pas d'informatique sans mathématiques. Tous les secteurs économiques sont concernés par l’utilisation des mathématiques, soutient Stéphane Cordier, professeur en mathématiques à l’université d’Orléans et porte-parole du Labex Amies (Agence pour les mathématiques en interaction avec l'entreprise et la société).
Pour le PDG de Lyft, une application de covoiturage urbain basée à San Francisco, la clé du succès est dans l'analyse de données. Elle permett d'assurer une qualité de service optimale afin de proposer des chauffeurs au bon endroit au bon moment et au bon prix. Selon lui, les taxis devraient également miser sur cette révolution du big data pour faire face à la concurrence des VTC.
Fondée sur le concept de l'économie du partage, l'application Lyft permet aux particuliers de se tranformer en chauffeurs privés avec leur propre voiture. L'entreprise, basée à San Francisco, offre un service de covoiturage urbain, convivial et peu cher. Le système est similaire à celui d'UberPop, la version ouverte à tous du géant des VTC Uber lancée à Paris au mois de février. Les deux start-up californiennes viennent d'ailleurs d'annoncer le lancement de services équivalents, Lyft Line et UberPool, permettant aux utilisateurs de partager un trajet pour réduire le montant de la course.
UTILISER LES DONNÉES POUR AJUSTER LES PRIX
Pour anticiper la demande en conducteurs à certains horaires (heures de pointes) et dans certains lieux, Lyft utilise les big data. Selon Logan Green, le PDG, les analyses de données permettent d'optimiser les performances. En effet, au lieu de planifier les horaires des conducteurs, Lyft a choisi de simplement leur communiquer la rémunération qu'ils peuvent anticiper en fonction des lieux et des créneaux horaires. Nous sommes transparents sur les données en interne, afin de laisser les conducteurs s'auto-réguler, explique-t-il.
Par ailleurs, grâce aux données, Lyft a aussi pu augmenter la rétention d'utilisateurs. En analysant les données, la start-up a constaté que les utilisateurs sont prêts à payer plus cher aux heures de pointes, plutôt que de ne pas avoir accès à un véhicule du tout. Pour garder les utilisateurs, on s'est rendus compte qu'on devait avoir des conducteurs disponibles tout le temps, ajoute le PDG.
Lyft espère pouvoir continuer grâce aux données à anticiper de mieux en mieux les besoins et déterminer avec précision où les conducteurs doivent aller en priorité.
LES TAXIS PEUVENT S'ADAPTER AU MONDE DES DONNÉES
Par ailleurs, toujours selon le patron de Lyft, le débat taxis versus VTC semble considérer, faussement, que l'industrie des taxis agit comme une entreprise ou une seule entité organisée. On parle d'eux comme s'il s'agissait d'une entreprise cohérente, mais il s'agit d'une union, avec des régulations.
De nombreuses industries [traditionnelles] deviennent des plates-formes qui utilisent des données et de la technologie. Les taxis s'en sortent, pour l'instant, et répondent à des besoins qu'on ne peut pas nécessairement satisfaire, comme quand un professionnel a besoin d'une voiture de première classe pour la journée. Les taxis sont aussi les seuls à être autorisés à récupérer des passagers dans la rue, donc ils vont continuer à dominer sur ce terrain, estime Logan Green.
Ils vont tenter d'utiliser la technologie de plus en plus, poursuit-il. Selon lui, il y a une opportunité pour créer un nouveau marché pour toutes les start-ups qui voudraient aider les taxis à s'adapter à la technologie et leur donner des outils. L'une d'entre elles, Flywheel, est une application qui permet de trouver et commander un taxi depuis son mobile. Logan Green n'est pas inquiet pour autant : cela introduit plus de compétition sur le marché, et offre une meilleure expérience pour les clients. Maintenant le service va continuer à s'améliorer. Et dans cette bataille des données, Lyft veut être en pole position.
Gemalto va renforcer ses activités de sécurité numérique et élargir celle concernant le mettant en mettant la main sur l'américain Safenet, spécialiste de la protection des données et de la monétisation des logiciels. Le français a pour cela mis sur la table 890 millions de dollars (666 millions d'euros environ). Au vu de la rentabilité, de la croissance et des synergies attendues des activités acquises, le spécialiste des cartes à puces et de la sécurité numérique a précisé dans un communiqué qu'il prévoyait de dépasser d'environ 10% son objectif de 600 millions d'euros de résultat des activités opérationnelles en 2017.
Basée aux Etats-Unis et actuellement détenu par le fonds Vector Capital, SafeNet protège, gère et contrôle l'accès à des données sensibles. 80% des virements interbancaires dans le monde passent par sa technologie, ainsi que des applications logicielles.
La société emploie un peu plus de 1500 personnes - dont 550 ingénieurs spécialisés en cryptologie - et compte plus de 25000 clients, entreprises et agences gouvernementales, dans plus de 100 pays.
TOUS LES MAILLONS DE LA CHAÎNE
SafeNet a enregistré en 2013 un chiffre d'affaires de 337 millions de dollars et un résultat des activités opérationnelles de 35 millions en 2013, des indicateurs attendus respectivement à 370 millions et 51 millions en 2014.
Ses activités seront intégrées aux segments Paiement et Identité, et Plates-formes logicielles et Services de Gemalto, dont les chiffres d'affaires pro-forma pour l'année 2013 seront respectivement de 1329 et 715 millions d'euros.
Cette acquisition fait de Gemalto la référence en matière de sécurité des données, des logiciels et des transactions en ligne, en associant les technologies de protection des données au coeur du réseau à ses offres d’authentification en périphérie des réseaux, a fait valoir l'acquéreur.
BOUCLAGE DE L'OPÉRATION D'ICI LA FIN DE L'ANNÉE
Le prix d'acquisition de Safenet pour 890 millions de dollars est financé par 440 millions de trésorerie disponible et par 450 millions issus des lignes de crédit existantes, a également indiqué Gemalto.
Le bouclage de la transaction est attendu au quatrième trimestre 2014.
L'opération aura un effet relutif sur les résultats ajustés de Gemalto avant allocation du prix d'acquisition, dès sa réalisation.
Ultérieurement et selon les conditions de marché, Gemalto pourrait entreprendre une opération de refinancement, basée par exemple sur l'émission d'un emprunt obligataire.
L'action Gemalto a clôturé jeudi sur un cours de 69,27 euros, accusant un repli de 13,4% depuis le début de l'année, pour une capitalisation proche de 6,1 milliards.
Elles viennent à peine de sortir leur œuf mais, déjà, elles veulent être plus grosses que le bœuf. Avec cette nouvelle série d’été, pénétrez dans l’univers de ces start-up au succès fou, qui flirtent avec les dix milliards de dollars de valorisation boursière après quelques mois ou années d’existence seulement. Troisième épisode : le spécialiste des logiciels informatiques d'analyse de données Palantir Technologies.
L’histoire de la start-up américaine spécialiste des outils Big data Palantir est digne d’un roman de Tolkien. Une épopée technologique au nom prophétique : inspiré de l’univers du romancier britannique, un palantir évoque une pierre de vision qui permet à son utilisateur d'observer des lieux distants dans l'espace et le temps.
Et comme dans les livres de Tolkien, les liens avec les puissants favorisent les quêtes. Car Palantir, fondée en 2004 par des anciens de PayPal à la tête de fonds d’investissement, a d’abord répondu à un besoin de la CIA de collecter et d’analyser des méta-données. L’agence américaine du renseignement a d’ailleurs investi 2 millions de dollars dans la start-up à sa création.
TRAQUER LES TERRORISTES ET LES ÉVADÉS FISCAUX
Peu connue en Europe, Palantir Technologies est aujourd’hui valorisée à 9 milliards de dollars. Elle s’est spécialisée dans l’exploration et l’analyse de gros volumes de données pour la fine fleur des institutions américaines : CIA, FBI, ministère de la Défense, NSA (l’agence nationale de sécurité), SEC (l’organe de contrôle des marchés financiers)... Les logiciels phare de la start-up servent à traquer les terroristes et les évadés fiscaux, à scanner les flux financiers tout autant que les communications à haut risque.
Fin 2013, la pépite de Palo Alto (Californie) a bouclé une nouvelle levée de fonds aux termes de laquelle elle a réussi à récolter quelque 100 millions de dollars (700 millions au gré des levées de fonds depuis sa création).
Comme l'écrivait le magazine Forbes en août 2013, les dirigeants de Palantir sont parvenus à faire d’une start-up créée par cinq entrepreneurs issus du sérail une entreprise technologique soutenue par des pontes comme l’ancienne secrétaire d’Etat Condoleeza Rice ou les ex-directeurs de la CIA David Petraeus et George Tenet.(cliquez ici pour suivre le lien)