AMD doit relever un gros défi avec ses puces Naples 32 cœurs. Des entreprises comme Google, Facebook et Amazon construisent des mégas datacenters en s’appuyant sur des serveurs basés sur la puce Xeon d’Intel. De plus, ces entreprises disposent de piles logicielles très adaptées aux spécifications de traitement, d'I/O, de puissance et de débit des puces Xeon, et AMD pourrait avoir du mal à trouver son chemin chez les grands comptes. Reste que la puce Naples est la première puce d’AMD à pouvoir rivaliser avec la puce Xeon x86. Google, Facebook et Amazon pourraient profiter de la disponibilité de la puce d'AMD pour obliger Intel à réduire le prix de ses puces Xeon. Ces dernières sont chères, et Intel réalise des marges confortables sur ces produits. « Les entreprises ne décideront pas de passer aux serveurs AMD du jour au lendemain. Il faudra au moins un an, ou plus, pour vérifier que les applications fonctionnent bien avec ces nouvelles puces. Mais cette concurrence est une bonne chose, et AMD n'a pas d’autre marché à conquérir », a déclaré Jim McGregor.
Certaines technologies d’AMD pourraient également donner un avantage au fabricant. Ce dernier a combiné sa puce serveur Zen avec son GPU Vega, un couple intéressant pour effectuer des tâches d'apprentissage machine. AMD a également livré un GPU conçu pour l'apprentissage machine appelé Radeon Instinct, mais Nvidia a déjà un pied dans le secteur avec son GPU Tesla, très présent dans les datacenters. Le fabricant s’intéresse également de près au marché des serveurs chinois, en croissance rapide : AMD a accordé une licence sur le design Zen à Thatic (Tianjin Haiguang Advanced Technology Investment Co.), une entreprise en participation créée entre AMD et un consortium d’entreprises chinoises publiques et privées.Le dernier modèle de micro carte Sopine A64-bit chasse sur les terres du tout récent Raspberry Pi Compute Module 3. Proposé à 29 dollars, il pourrait bien créer la surprise face à son éminent concurrent.
La guerre des micro cartes destinées au secteur industriel est déclarée. Une poignée de jour après l'annonce du lancement du Raspberry Pi Compute Module 3, voici venir l'équivalent en provenance de Pine64. Le nouveau Sopine A64-bit se présente comme une version plus petite que le modèle Pine64 grand public vendu 15 dollars. Pour près du double du prix - 29 dollars - le Sopine A64 ne joue cependant pas dans la même cour puisqu'il est en concurrence frontale avec le Compute Module 3 de Raspberry pour répondre aux besoins des entreprises, en particulier dans le secteur industriel.
Prévu pour février, le Sopine A64 ne peut pas fonctionner seul comme son prédécesseur Pine64. Il a en effet besoin d'être inséré dans un slot mémoire SO-DIMM d'ordinateur. Pour répondre à ce besoin, la société propose justement pour 15 dollars Sopine Baseboard Model-A qui complète le Compute Module pour devenir un véritable mini ordinateur, d'après Pine64. Sopine est le second produit lancé par la société. Il pourrait intéresser les entreprises qui veulent mettre des ordinateurs dans des équipements électroniques ou industriels. Par exemple, Sopine A-64 pourrait être utilisé dans des écrans publicitaires, des kiosques de paiement et des terminaux industriels.Comparé au Compute Model 3 de Raspberry, la carte micro PC de Pine64 compte certains atouts, en particulier deux fois plus de mémoire vive soit 2 Go de RAM, de type DDR3 et non du DDR2 comme pour le modèle de Raspberry. Elle dispose également d'un slot micro-SD que n'a pas son concurrent, même s'il faudra ajouter 15 dollars de baseboard pour accéder à des ports HDMI et USB. Pour le moment, on ne connait pas la compatibilité logicielle du module de Pine64, mais il pourrait bien être identique à celui de Pine64 qui peut tourner sur Android, Windows 10 IoT Core et sur des versions embarquées de Linux.
Les cartes Joule d'Intel ne peuvent pas être commercialisées dans plusieurs pays faute de certifications d'exportation délivrées par les autorités nationales. Le Japon, Taiwan et Israël sont concernés.
Intel n’a pas pu livrer ses cartes de développement Joule au Japon, à Taiwan, en Inde et en Israël. Le constructeur n’a pas encore obtenu les certifications nécessaires pour ces pays et a dû retarder ses envois. Les cartes Joule 570x et 550x d'Intel sont des cartes informatiques puissantes qui permettent de construire des mini PC, des robots, des drones ou des appareils intelligents pour l’ioT. Intel a besoin d’obtenir une certification pour chaque pays pour pouvoir vendre sa carte. Actuellement, les livraisons de carte Joule sont bloquées dans plusieurs pays - voir capture d'écran ci-dessous - dont les marchés technologiques sont très actifs et comptent pas mal d’amateurs de produits hardware. Les utilisateurs ayant commandé des cartes Joule auprès de revendeurs étrangers ne pourront pas recevoir leurs produits dans les pays où la certification est en cours.
La Chine n’apparaît pas dans la page qui répertorie les pays bloquant la livraison, et Intel peut livrer et vendre ses cartes à Hong Kong. Le constructeur a fait des demandes de certification dans les pays bloqués, mais le processus peut prendre un certain temps. En France, aux États-Unis et au Canada, où le processus de certification a été rapide, les cartes Joule sont déjà en vente.
Les fabricants doivent obtenir la certification de la Federal Communications Commission (FCC) américaine et d'autres organismes de réglementation avant de pouvoir commercialiser leurs produits. Ils vérifient notamment les technologies de communication et les matériaux de fabrication utilisés.Intel n'a pas pu dire à quelle date exactement il pourrait livrer ses cartes Joule dans les autres pays. Mais, les envois de cartes démarreront au fur et à mesure de l’obtention de ces certifications. « Il est possible de voir sur notre site les pays où les cartes sont disponibles », a déclaré un porte-parole d’Intel. La carte Joule vient concurrencer le Raspberry Pi 3 et cible également les amateurs comme les fabricants d’appareils. Mais elle est plus puissante et elle offre des fonctionnalités supplémentaires comme la vidéo 4K et le Wi-Fi 802.11ac. Les cartes Joules sont basées sur des processeurs Atom x86.
La carte Joule 570x est disponible chez le revendeur en ligne américain Mouser depuis le mois d’août au prix de 219 dollars HT. La carte Joule 550x, disponible plus récemment, est vendue 179 dollars HT. Intel propose également des kits de développement avec ses cartes. Mais dans ce cas, le prix est plus élevé.Avec le parrainage de Sigfox, opérateur de réseau basse consommation pour l'Internet des objets, IBM France va plonger 11 start-ups de l'IoT dans son écosystème pour accélérer l'industrialisation et le déploiement international de leurs solutions. Son siège social de Bois-Colombes accueille cette 1ère promotion de jeunes pousses dans un espace baptisé Scale Zone installé entre son centre de solutions métiers et le Studios consacré au Design Thinking.
Les initiatives qui mettent les start-ups en contact avec de grandes entreprises se pratiquent déjà couramment dans l’Hexagone et l’engouement créé autour des projets innovants a suscité nombre de pépinières et d’accélérateurs. Pourtant, il est parfois difficile de dépasser le stade du Proof of concept, a rappelé Nicolas Sekkaki, président d’IBM France, lors de l’inauguration - au siège social de la filiale à Bois-Colombes - d’un espace consacré cette fois à l’industrialisation de projets menés entre des start-ups et des grands comptes. En accueillant dans ses locaux 11 jeunes pousses investies dans l’Internet des objets, avec le parrainage de Sigfox, IBM France veut les aider à changer d’échelle sur le déploiement des solutions, en France, en Europe ou à l’international. D’où le nom choisi pour le lieu créé : Scale Zone, hardiment surnommé Scalerateur par IBM France (l’enjeu vaut bien un petit barbarisme).
La filiale de big blue va aider les start-ups « à penser business », a expliqué son président, en faisant intervenir deux coaches, respectivement chargés des aspects techniques et commerciaux du projet, et en appliquant une méthodologie. Les premières à en bénéficier seront donc Step AT (capteurs de contrôle industriels), M2M solution (intégrateur de solutions machine-to-machine), Green CityZEN (surveillance des zones vertes), Chain Orchestra (opérateur de blockchains privées), Hxperience (gestion des bâtiments connectés), SaveCode (apps mobiles pour collecter les données de conduite automobile), Synox (développement de projets IoT), Skiply (gestion d’alertes en temps réel), Hostabee (service connecté pour les apiculteurs), My blue Ship (échange de contenus à travers des capteurs NFC) et Intesens (optimisation des opérations de maintenance). Cet encadrement s’ajoute aux ressources technologiques qu’IBM propose déjà à travers son PaaS Bluemix, celui-ci donnant accès dans le cloud à ses nombreux outils de développement et aux API d’apprentissage machine de Watson.
Chaque « saison » de jeunes pousses retenue pour la Scale Zone sera accueillie 6 mois environ pour se préparer à des déploiements dans les entreprises. Pour suivre la promotion IoT, IBM voulait un parrain « qui ait une vision », a pointé Nicolas Sekkaki. Sur ce terrain, Sigfox a sans conteste fait ses preuves dans le passage à l’échelle de sa technologie. La société fondée en 2010 a déjà déployé dans 26 pays son réseau basse consommation pour relier les objets connectés. Ce dernier doit s’étendre à 60 pays d’ici 2018 pour s’adresser à 397 millions de personnes. « Il faut penser big, scale et sans arrogance », a exposé Ludovic Le Moan, co-fondateur et CEO de Sigfox lors de l’inauguration du « Scalerateur » d’IBM France. « Il faut pousser les start-ups à vouloir devenir des leaders mondiaux ».
Pour autant, le dirigeant n’a pas caché l’ampleur de la tâche, rappelant au passage le parcours du combattant mené par sa société pour réunir les 300 M€ de ses différentes levées de fonds (dont la dernière en novembre). Le CEO de Sigfox a également insisté sur la valorisation de données, fondamentale, et sur le retour sur investissement auquel il faut penser avant tout. « Le problème du PoC aujourd’hui, c’est qu’on ne sait pas où on va », a-t-il pointé. On peut s’apercevoir après coup qu’ajouter la connectivité à un projet peut coûter trop cher, explique-t-il. Devant certaines impasses, « il faut mieux tuer sa start-up », assure Ludovic Le Moan, avant d’exposer l’un des principaux intérêts de la Scale Zone. « Le rationnel d’être là, c’est de pouvoir utiliser la puissance d’IBM, le réseau ».
Concrètement, l’espace réservé aux start-ups par IBM France jouxte son centre international de solutions métiers Nice-Paris, installé au siège de Bois-Colombes. Celui-ci permet de démontrer quelque 170 scénarios à partir de prototypes, dans les secteurs de la distribution en boutique, de la banque/assurance, des villes connectées, de l’énergie, de la santé ou du manufacturing. « Dans le parcours de transformation digitale, il est extrêmement important que les entreprises puissent voir l’apport des technologies appliquées à leurs métiers », a rappelé Nicolas Sekkaki en ajoutant que le centre avait déjà reçu la visite de 200 comités exécutifs d’entreprises françaises.Dans le prolongement immédiat de l’Industry Solutions Center, IBM a réservé un espace à l’approche Design thinking. Celle-ci propose aux entreprises des compétences pluridisciplinaires pour les aider à transformer « leurs idées innovantes en solutions industrialisables », explique big blue sur son site IBM Studios Paris, notamment en faisant évoluer l’expérience utilisateurs proposée autour de leurs produits. La Scale Zone s’insère ainsi dans un environnement qui conjugue déjà solutions métiers et Design Thinking vers lequel confluent de grandes entreprises à la recherche d’innovation. Un lieu propice à des rencontres susceptibles d’ouvrir d’autres perspectives.