Pour Gartner, le pire fait désormais partie du passé pour le marché mondial des semi-conducteurs. Après s'être replié de 1,9% en 2015 et avoir légèrement progressé l'année suivante (+1,5%), le chiffre d'affaires du secteur devrait croître de 7,2% en 2017 pour atteindre 364 M,1 Md$. C'est, à peu de chose près, le niveau de hausse qu'il avait enregistré en 2014, avant de prendre le bouillon. La prévision que livre aujourd'hui le cabinet d'études est de 14,1 Md$ supérieure à ce qu'il anticipait précédemment. Sur ce montant, 10 Md$ sont imputables à une réévaluation de la croissance sur le segment des modules mémoires.« Le changement de tendance à la hausse qui a été constaté à compter de la fin du second trimestre 2016 va s'accélérer tout au long de 2017 », résume Ganesh Ramamoorthy, vice-président en charge de la recherche au Gartner. Cela résulte notamment d'une reconstitution des stocks et d'une hausse du prix de vente moyen sur certains marchés, notamment celui de la mémoire destinée aux produits de commodités et sur celui des produits destinés à des applications spécifiques.
Même si un concurrent direct était victime d'une cyberattaque, 88 % des entreprises n'augmenteraient pas les moyens consacrés à la cybersécurité. La moitié des entreprises, chiffre le plus élevé depuis 2013, s'estiment de toutes façons en mesure de déjouer même les cyberattaques complexes. Ce sont les premiers enseignements de la 19ème édition de l'enquête annuelle d'Ernst & Young sur la cybersécurité. D'une manière générale, les entreprises y délivrent un message très optimiste, presque inconscient.Ainsi, malgré les chiffres précédents, 57 % des répondants admettent avoir rencontré un incident significatif en matière de cybersécurité. Et 86 % admettent tout de même que le SI n'est pas suffisamment protégé pour répondre aux exigences. De toutes façons, 64 % des entreprises ne disposent pas d'un programme structuré et formel de veille sur les menaces pouvant les affecter et 55 % n'ont pas les moyens d'identifier les vulnérabilités du SI. Les collaborateurs négligents font davantage peur en 2016 qu'en 2015 (55 % contre 44%), tout comme l'accès non-autorisé aux données (54 % contre 32%).
Mais comme 57 % jugent que c'est une priorité la poursuite de l'exploitation après un incident, tout va probablement bien. Ou pas. D'ailleurs 42 % n'ont aucune stratégie de communication en cas d'incident.Les ventes de semi-conducteurs ont crû de 1,5% en 2016 par rapport à l'année précédente, d'après le Gartner. Les fournisseurs de ces composants se sont ainsi partagés 339,7 Md$ de chiffre d'affaires. Malgré un début d'année en demi-teinte, le marché a donc repris du poil de la bête au fil des mois, notamment grâce à la reconstitution des stocks, aux efforts menés sur la politique tarifaire et à une amélioration de la demande globale. Le marché de la mobilité s'est avéré être l'un des plus porteurs pour les ventes de semi-conducteurs qui, grâce aux besoins en mémoire, se sont appréciées de 9,7%. A contrario, les revenus générés par le commerce des semi-conducteurs pour les PC ont reculé de 8,3%.En 2016, Intel est resté le leader du secteur avec 54 Md$ de facturations, en hausse de 4,5%, et une part de marché (PDM) de 15,9%. Fort d'un chiffre d'affaires en progression de 6,1% à 40,14 Md$, Samsung se classe second. Qualcomm complète le podium (4,5% de PDM) malgré des ventes en baisse de 4,5% à 15,35 Md$. Ce qui ne l'a pas empêché de ravir une position auparavant occupée par SK hynix dont les revenus ont chuté de 12,9%.
Les dépenses IT devraient croître de 2,7% en 2017 et représenter 3 464 Md$ dans le monde. L'ensemble des secteurs de marché identifiés par le Gartner seront, à minima, stables, ou en progression, contrairement à 2016.
Pour Gartner, 2017 marquera un retour de la croissance des dépenses IT. Marquées par un recul de 0,6% en 2016, celles-ci devraient progresser de 2,7% dans le monde cette année pour atteindre 3 464 Md$ estime le cabinet d'études. Il l'explique notamment par la convergence de nouvelles tendances comme les blockchain, l'IoT ou encore l'intelligence artificielle, qui devraient donc stimuler les dépenses. L'adoption du cloud est également toujours en cours. Pour autant le Gartner émet quelques réserves. « Certaines incertitudes politiques sur le marché global peuvent inspirer une attitude attentiste, poussant les entreprises à repousser leurs investissements », explique John-David Lovelock, un vice-président de Gartner.Alors que 2016 s'était soldée par un recul des dépenses sur 3 des 5 secteurs de marchés détaillés par le Gartner (terminaux, logiciels d'entreprise, datacenter, services IT et services de communication), tous seront en progression, ou stable cette année. C'est le cas des ventes de terminaux (PC, tablettes, smartphone, qui ne progresseront que de 0,1% et représenteront 589 Md$. L'an passé, elles avaient reculé de 8,9%. Comptant parmi les plus grosse dépenses des entreprises, les services IT devraient croître 4,2% et générer 938 Md$ de facturations en 2017.
les ventes de systèmes pour les datacenters et les services de communication repartiront également à la hausse, respectivement de 2,6% et 1,7%. Il généreront, pour le premier 170 Md$ de dépenses et 1 384 Md$ pour le second. La plus belle performance sera à signaler du coté des investissements en logiciels d'entreprises qui progresseront de 6,8% en 2017 pour représenter 380 Md$. Sur un marché mondial du PC déprimé (-6,2% en 2016), l'Europe de l'Ouest tire légèrement mieux son épingle du jeu. Elle le doit notamment à un regain d'intérêt du grand public pour les PC convertibles et ultraportable et à la migration des entreprises vers Windows 10.
Le marché des PC a chuté pour la cinquième année consécutive en 2016. Avec 72,6 millions d'unités expédiées dans le monde (-3,7%) les fabricants sont tout de même parvenus à limiter la casse au quatrième trimestre. Mais au final, les chiffres préliminaires du Gartner pour l'ensemble de l'année passée font état de ventes en baisse de 6,2% en volume. Elles s'établissent ainsi à 269,7 millions d'unités, soit un niveau similaire à 2007.
Les maux avancés par le cabinet d'études pour expliquer cette apathie restent les même que lors des trimestres précédents. D'une part, Gartner évoque le fait que les évolutions technologiques ne sont pas suffisamment marquantes pour redonner un coup de fouet aux ventes. D'autre part, la façon d'utiliser les PC a radicalement changé. Leurs usages sont de plus en plus déportés vers les Smartphones et les tablettes tandis que les cycles de renouvellement des ordinateurs, moins sollicités, s'allongent. Seul rayon de soleil dans cette grisaille, les ventes d'ultra-portables et de terminaux convertibles connaissent une croissance constante. Par ailleurs, Gartner estiment que les ventes repartiront à la hausse dès 2017. Ce n'est toutefois pas l'avis d'IDC qui anticipe qu'elles redeviendront tout juste stables à l'horizon 2020.
Dans la région EMEA, les résultats des ventes ont été similaires à ceux enregistrés sur l'ensemble du globe. Les ventes y ont baissé de 3,4% au quatrième trimestre pour 21,9 millions d'unités écoulées. Durant cette période, le Gartner a toutefois noté de belles performances sur les marchés grand public français et britanniques grâce aux black friday. Sur le segment BtoB, il semble que les déploiements vers Windows 10 aient également tiré les ventes en Europe de l'Ouest. A noter que Gartner n'a pas dévoilé ses estimations sur les expéditions annuelles réalisées en EMEA. A l'instar de ce qui a été constaté au quatrième trimestre, les chiffres devraient toutefois y avoir été très légèrement meilleurs que dans le reste du monde.
Alors que le marché baisse globalement, ce sont paradoxalement les principaux fabricants qui se portent le mieux. Quatre des constructeurs figurants dans le top 6 mondial de Gartner ont réalisé des ventes en hausse au quatrième trimestre. Il s'agit, dans l'ordre, de Lenovo, HP, Dell et Apple. Toujours au sommet du classement avec 21,7% des parts de marché (PDM), le fabricant chinois a vendu 15 millions de machines sur la période (+1,6%). Avec 14,8 millions (+4,3%) d'unités expédiées, HP le talonne toujours (20,04% de PDM). Dell complète le podium avec des ventes en progression de 5,4% à 10,72 millions d'unités vendus (14,8% de PDM). Apple est le quatrième vendeur à avoir vu ses ventes progresser (+2,4%) tandis qu'Asus et Acer les ont vues reculer respectivement de 8,4% et 4,4%.
Ces bonnes performances ne sauvent pas pour autant les résultats sur l'année. Si la hiérarchie reste la même et les parts de marché similaires à quelques points prés, seul Dell a vu ses résultats progresser de 2,6% sur l'ensemble de 2016. Le fabricant texan a ainsi écoulé 39,4 millions de machines. HP est presque stable (-0,2%) avec 52,4 millions d'unités expédiées. Ensuite, c'est la dégringolade avec Lenovo, Asus, Apple et Acer qui enregistrent respectivement des chutes de 2,4%, 2,6%, 8,7% et 9,9%. Les marchés de la micro-informatique de la téléphonie mobile représenteront encore 2,32 milliards d'unités commercialisées cette année selon Gartner. Il faudra attendre 2018 pour voir les ventes croître de nouveau.
Cette année, les livraisons cumulées de PC, d'ultrabooks hybrides (ultramobiles premium), de tablettes et de téléphones mobiles devraient atteindre les 2,32 milliards d'unités selon Gartner. Ces volumes sont strictement équivalents à ceux enregistrés en 2016. En faisant ces nouvelles prévisions, le cabinet d'études revient légèrement sur celles qu'ils avaient formulées en octobre dernier. Il tablait alors sur 2,35 milliards d'unités commercialisées en 2017.
Sans surprise, le segment de marché qui devrait être le plus en difficultés cette année est celui des ordinateurs traditionnels (PC et portables). Les livraisons y sont attendues en baisse de 6,4% à 205 millions d'unités. Les ventes d'ultrabooks hybrides viendront un peu contrebalancer cette décroissance avec 61 millions d'unités écoulées contre 49 millions l'année dernière. Il ne sera pas possible d'en dire autant pour les tablettes classiques dont les livraisons sont attendues en baisse d'1,8% à 165 millions d'unités.En ce qui concerne le marché de la téléphonie mobile, il devrait enregistrer une légère baisse (0,2%) et s'établir ainsi à 1,89 milliards d'unités en 2017. « Les ventes de mobiles et de smartphones ne progressent que sur les marché émergeants de la zone Asie-Pacifique », précise Ranjit Atwal, analyste au Gartner. Une légère reprise des livraisons de mobiles est néanmoins attendue en 2018 (+1,42%) et dans une moindre mesure en 2019 (+0,88%).Les ventes d'ordinateurs traditionnels ne sont, en revanche, pas prêtes de reprendre le chemin de la croissance. Pour Gartner, elles devraient baisser de 4,9% l'an prochain et de 2,5% en 2019. A l'inverse, encore une fois, le marché des ultrabooks s'appréciera en 2018 et en 2019, respectivement de 21,31% et de de 14,9%. Enfin, les livraisons de tablettes resteront relativement stables à 166 millions d'unités au cours des deux prochaines années.