Creuser fatigue. Surtout dans le sable. L’énergie qu’il faut dépenser pour s’enfoncer augmente comme le carré de la profondeur à laquelle on accède. Mais certains s’en sortent très bien. Ensis directus, par exemple, soit le couteau américain, un mollusque bivalve dont la technique pour s’enfoncer dans le sable a épaté les chercheurs du Department of Mechanical Engineering, au MIT (Etats-Unis).
En effet, compte-tenu de la force qu’il est capable d’exercer, le couteau devrait rester bloqué à un ou deux centimètres sous le sable. Or, il creuse et s’enfonce jusqu’à 70 cm ! Les chercheurs ont voulu savoir comment il s’y prenait, et ils ont surtout décidé de s’inspirer de la technique du mollusque pour créer un outil capable de s’enfoncer facilement dans les sols sous-marins.
Si Ensis directus arrive à s’enfoncer si loin, c’est parce que sa méthode lui permet de creuser en dépensant dix fois moins d’énergie que prévu. Le mollusque, dès qu’il a commencé à s’enfoncer, contracte son corps pour créer en–dessous une zone vide, aussitôt comblée par un mélange fluide de sable et d’eau, bien plus facile à traverser que le sable dense, et dans lequel il progresse. Puis il recommence. C’est exactement ce cycle de locomotion que les chercheurs ont reproduit dans leur robot enfouisseur.
Roboclam est un petit dispositif mécanique qui reproduit la forme et les mouvements de contraction du mollusque, actionné par un système pneumatique (une version électronique est prévue). Mais le point clé du système, c’est le timing du cycle : le mouvement doit se faire assez lentement pour que le sable et l’eau aient le temps de se mélanger dans la zone dégagée par le retrait… et assez vite pour que le sable ne vienne pas reboucher le trou. Ensis directus fait ça très bien, et les ingénieurs du MIT ont trouvé des algorithmes de contrôle du robot qui permettent de l’imiter correctement.
Roboclam a déjà fait des essais concluants, et ses inventeurs veulent maintenant développer un véritable prototype, en vue d’utilisations pratiques au fond des mers, telles que l’ancrage, l’exploration, la pose de capteurs ou de câble, voire la destruction de mines. Parmi les partenaires du projet on trouve la société Bluefin Robotics, qui construit des véhicules autonomes sous-marins, mais aussi le groupe pétrolier Chevron.
En 1983, alors que l’américain Motorola commercialise le fameux Dyna TAC 8000X, la France accuse un sérieux retard dans la téléphonie mobile. Il faudra attendre 1986 pour voir le déploiement dans l’Hexagone, par le ministère des Télécommunications, du premier réseau de téléphonie mobile de première génération (1 G), Radiocom 2000. Fonctionnant sous la bande de fréquence des 400 MHz, il utilise la technologie numérique pour la signalisation et la modulation analogique de la voix. Au bout de deux ans, il compte déjà 60 000 abonnés. Distribués par France Télécom, les énormes combinés fabriqués par Matra, Alcatel et Sagem se retrouvent à 90 % dans des voitures. La nouveauté, c’est le "handover" (transfert intercellulaire) : les fréquences sont attribuées dans des "cellules", une zone géographique délimitée par la portée de l’onde radio.
Quand le téléphone quitte une cellule, il bascule vers une autre cellule sans coupure. Un an plus tard, la concurrence s’ouvre quand la Compagnie générale des eaux crée la Société française du radiotéléphone (SFR). Le nouvel arrivant exploite la norme NMT (Nordisk mobil telefon) développée par le suédois Ericsson. Fin 1991, France Télécom lance, à Strasbourg, le Bi-Bop, le premier vrai téléphone portable, mais qui souffre d’une trop faible portée. Il est rapidement dépassé par la norme américaine Groupe spécial mobile (GSM). Le service Radiocom 2000 sera supprimé par France Télécom en 1998, consacrant ainsi la suprématie américaine.
Selon le quotidien Le Monde, qui a enquêté autour d’une des notes de la NSA révélées par Edward Snowden, la DGSE entretiendrait une coopération étroite avec Orange.
Certes, rien d’étonnant à ce que l’Etat français ait tissé des relations de longue date avec l’opérateur national historique, dont il est, de plus, actionnaire.
Mais si l’on en croit le quotidien, l’affaire aurait de troublantes similitudes avec le scandale de l’été dernier autour de la NSA, et qui continue de faire la une. "L’une des forces de la DGSE résiderait dans le fait qu’elle ne se contente pas des autorisations accordées par le législateur pour accéder aux données des clients de France Télécom-Orange. Elle dispose surtout, à l’insu de tout contrôle, d’un accès libre et total à ses réseaux et aux flux de données qui y transitent," écrit le journaliste du Monde. Comme la NSA, l’agence française s’intéresserait aussi bien aux données d’internautes français qu’étrangers.
Mais l’ombre que cette révélation jette sur Orange risque d’atteindre l’ensemble du secteur numérique. Le scandale de la NSA a ainsi contraint il y a quelques jours Mark Zuckerberg et Larry Page en personne, respectivement patrons et fondateurs de Facebook et Google, à sortir de leur silence pour exprimer leur indignation. Dans un rare élan commun, ils se sont offusqués d’être obligés de considérer leur gouvernement comme une menace et non comme l’allié qu’il devrait être. " Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain ", a imploré Larry Page à l’occasion d’une conférence Ted.
Car c’est bien cela que les acteurs du numérique craignent : la perte de confiance des utilisateurs. C’est sur elle que repose le modèle d’affaires du numérique, acteurs du Web et opérateurs télécoms compris. Sans confiance, pas de données. Sans données, pas de revenus. Il est bien sûr difficile aux internautes de renoncer à utiliser les services de Google, Twitter ou Facebook, mais ils prennent de plus en plus conscience de l’utilisation qui est faite des données qu’ils partagent à la lumière d’affaires comme celles de la NSA, et désormais de la DGSE.
Sans oublier que la révolte gronde parmi les élus de différents pays ou à la Commission européenne, des acteurs jusque-là peu sensibles au sujet car peu informés. Sans réaction du secteur numérique pour rassurer les internautes, les notes de la NSA divulguées au grand jour par Edward Snowden pourraient remettre en question son modèle.
Observer en 3D les mouvements du squelette d’un petit animal, c’est possible grâce au système de cinéradiographie inventé par des chercheurs allemands. Un nouvel instrument pour analyser des mouvements "in vivo", même à très petite échelle.
Sans doute n’avez-vous jamais observé de près la démarche du charançon ? C’est désormais possible grâce à la technique de cinéradiographie mise au point au Karlsruhe Institute of Technology (Allemagne). Ce cinéma aux rayons X permet de suivre les mouvements du squelette de cet insecte de quelques millimètres.
Le système reconstitue même des images en trois dimensions, ce qui a permis aux chercheurs d’analyser dans le détail le fonctionnement de l’articulation de la hanche de l’animal : une partie s’enfonce dans l’autre, comme une vis dans un écrou.
Jusqu’à présent les biologistes ne disposaient que de techniques de cinéma ultra-rapide (qui ne montrent que l’extérieur de l’animal), de cinéradiographie en 2D, ou encore de radiographie en 3D, mais uniquement en statique. Le nouvel instrument cumule donc les fonctions, et il est destiné à l’observation à petite échelle, avec une résolution spatiale de l’ordre du micron, et une résolution temporelle de quelques dixièmes de seconde (le temps entre deux images).
Pour le réaliser les chercheurs allemands ont utilisé une source de rayons X du synchrotron du Karlsruhe Institute of Technology. Et ils ont développé des méthodes efficaces de traitement des images, de reconstruction 3D et d’analyse de mouvements. Le "ciné tomographe à rayons X" - c’est la désignation exacte de l’appareil - pourrait servir à l’étude in vivo d’autres petits animaux, mais aussi d’autres phénomènes dynamiques à petite échelle (combustion…).
Les assureurs attendent beaucoup du développement des objets connectés et des promesses du big data. Le français Axa est particulièrement actif dans ce domaine. En début d'année, il a lancé l'Axa Seed Factory, en partenariat avec Withings, pour faire émerger les futurs géants du secteur. Jusqu'au 30 juin, des entreprises développant des technologies connectées innovantes, en lien avec la banque ou l'assurance, peuvent déposer leur dossier. Le fonds d'amorçage d'Axa entrera au capital des sociétés les plus prometteuses.
Mais en attendant d'imaginer les usages de demain, Axa explore le potentiel des technologies d'aujourd'hui. Il propose déjà à ses clients d'acheter des carémas de surveillance connectées Kiwatch à des tarifs avantageux. Nouveauté : l'assureur va offrir à 1 000 nouveaux clients de son contrat d'assurance santé Modulango un tracker d'activité Pulse de Withings.
Un chèque cadeau d'un nouveau genre, loin d'être anodin. Avec la permission de ces clients, Withings récupèrera un certain nombre de données générées par l'utilisation de l'appareil, et les partagera avec Axa. Les utilisateurs de Pulse effectuant le plus de pas bénéficieront de réductions pour une ou deux séances de médecine douce. L'argument de la prévention est donc avancé par l'assureur pour expliquer sa démarche.
Pour Axa, il s'agit aussi et surtout d'un test pour voir comment les objets connectés sont perçus et utilisés par ses clients. Le potentiel du big data (qui tend à rationnaliser les risques grâce à l'analyse prédictive) et des objets connectés, générant des données au plus près de l'utilisateur, n'a pas échappé aux professionnels du secteur. Plusieurs usages du quantified self peuvent être imaginés : une tarification "à l'usage", comme pour l'assurance automobile, ou des tarifs modulés en fonction de l'activité physique des assurés.
Aux Etats-Unis, plusieurs assureurs ont déjà mis en place des contrats de ce genre, par l'intermédiaire des entreprises.
BP a fourni à ses salariés des bracelets connectés Fitbit et les incite à faire de l'exercice pour réduire le coût de leur mutuelle. A son arrivée à la tête de Yahoo!, Marissa Mayer a aussi équipé 11 000 salariés de bracelets Jawbone...
Ce phénomène devrait logiquement arriver en Europe, ce qui n'est pas sans poser question. Dans son dernier carnet IP, "Innovation et prospective", consacré au "corps, nouvel objet connecté", la Cnil interroge ces nouvelles pratiques : "L’assurance est en train d’exploser en tant qu’industrie. Le big data et l’analyse de données, en particulier génétiques, ont totalement renversé les modèles classiques des assurances. Ces trois dernières années, les assureurs ont certes pu augmenter leurs profits de manière extrêmement rapide grâce à l’analyse de données : la médecine prédictive et les algorithmes ont permis aux assureurs de réduire les risques en devenant des experts de la prévention personnalisée. Les profits des grandes entreprises d’assurance ont crû fortement, car les assureurs sont rapidement devenus les seuls capables de maîtriser les coûts de santé. Mais cet âge d’or est aujourd’hui terminé car à force de se spécialiser dans la singularisation des risques, les assureurs ont fait disparaître l’essence même de leur métier : la mutualisation de risques incertains".
Après la wearable tech, la "fashion tech" ?
Google a scellé un partenariat avec la créatrice de mode belgo-américaine Diane von Furstenberg pour le lancement d'une édition limitée de ses Google Glass. Ce modèle redessiné sera en vente dès le 23 juin au prix de 1725 dollars pour les lunettes de vue, et 1620 dollars pour la version solaire. Cinq formes de montures et huit teintes de verre, déclinés en deux styles, seront disponibles. Ce n'est pas la première fois que Google tente de "glamouriser" ses lunettes connectées à l'armature métallique peu élégante. D'autres partenariats de ce type devraient voir le jour.
"Hey Siri, allume les lumières et ferme les volets" ! L'injonction relève pour l'instant de la science-fiction… mais plus pour très longtemps. Apple a en effet dévoilé, à l'occasion de la Worldwide developers Conference, ses plans en matière de domotique. Les fabricants d'objets et créateurs d'applications pourront s'insérer dans un nouveau "hub" domotique créé par la marque à la pomme, nommé "HomeKit", intégré au système d'exploitation mobile iOS8.
HomeKit repose sur un standard développé par la firme de Cuppertino, l'Apple's home automation protocol, et une API (interface de programmation) dédiée aux fabricants d'objets et développeurs d'application. Apple va mettre à leur disposition de nombreux outils permettant de rendre leurs systèmes compatibles.
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