On ne peut pas respecter les règles car quelqu'un d'autre les a écrites, explique Tony Fadell. Le meilleur moyen d'avoir de l'avance c'est d'innover plus vite que les grosses entreprises - il faut innover au maximum et passer par-dessus les autres. Le PDG de Nest avait beaucoup à dire sur les difficultés qu'un entrepreneur rencontre en s'attaquant aux poids lourds d'une industrie.
Son thermostat intelligent, avant d'être acheté par Google, a rencontré de nombreux obstacles. On s'attaquait à des grosses industries qui n'ont pas changé depuis des décennies. Certaines entreprises sont prédatrices et bombardent les 'petits' de procès, afin de les faire s'écrouler sous le poids des amendes, précise-t-il. Elles utilisent des armes comme les brevets, selon lui, afin de faire payer le prix fort aux petites entreprises qui oseraient les challenger.
Comment survivre dans un tel environnement ? Il faut utiliser toutes les astuces possibles pour battre les grandes entreprises, insiste Richard Branson, qui a aussi dû lutter contre des compagnies aériennes bien établies au lancement de Virgin America.
Le gouvernement doit aussi être impliqué selon lui, afin de défendre les petites entreprises. L'utilisation des réseaux sociaux et d'internet pour attirer l'attention du public sur une injustice est aussi très utile. Tony Fadell et Richard Branson s'accordent : il ne faut pas respecter les règles du jeu, mais au contraire faire preuve d'ingéniosité et ne pas abandonner, pour espérer survivre.
L'INNOVATION AU BEAU FIXE EN 2014
L'innovation est-elle en voie d'extinction ? Au contraire pour Richard Branson n'a jamais vu une période aussi propice à l'innovation. Cependant, le PDG de Virgin estime que les gouvernements doivent aider davantage à innover. Pour Megan Smith de Google X, la technologie à disposition des individus aujourd'hui permet avant tout de donner le pouvoir aux jeunes générations qui innovent.
Par ailleurs, il est crucial d'aider les populations qui n'y ont pas accès à recevoir des conseils et du mentoring de la part d'entrepreneurs qui ont réussi. Dans la Silicon Valley, les entrepreneurs deviennent ensuite à leur tour mentors et investisseurs, explique-t-elle.
Le crowdfunding est en train de tout changer, estime pour sa part Tony Fadell. Pendant longtemps, il a fallu faire du porte-à-porte auprès des investisseurs, désormais de nouvelles méthodes de financement aident beaucoup d'entrepreneurs à démarrer, insiste-t-il.
LES INNOVATEURS ONT UNE RESPONSABILITÉ VIS À VIS DES DONNÉES DES UTILISATEURS
Une grande entreprise comme Cisco travaille beaucoup pour rester innovante, affirme Jim Grubb, y compris en passant par des acquisitions, si nécessaire, quand on a raté un tournant. Nous avons également créé des centres d'innovation autour de l'internet des objets dans le monde entier, ajoute-t-il.
Bien entendu pour Cisco, éclaboussée par l'affaire Snowden et les révélations sur l'espionnage de la NSA, il a fallu rassurer les utilisateurs. Jim Grubb réinsiste sur l'importance de la protection des données : en tant qu'entrepreneurs nous avons la responsabilité de faire attention aux données et les entreprises qui font ce qui est juste sont celles qui réussiront à long terme, estime-t-il.
COLLABORER, UNE NÉCESSITÉ POUR TOUT ENTREPRENEUR
Quelle approche adopter pour bouleverser une industrie et changer le monde ? Chez Google X, l'innovation se fonde sur l'action, au-delà de la recherche fondamentale.
Le prototype des Google Glass a été mis au point en une heure et demie, a expliqué Megan Smith. La règle d'or pour un entrepreneur, reste la collaboration. Parlez aux gens, insiste Megan Smith. Vous ne pouvez pas y arriver seul. Plus vous partagez et plus les gens vous poseront des questions difficiles qui vous feront progresser. Et il ne faut pas avoir peur de se faire voler son idée, car seule l'exécution et la vision comptent.
Parlez aux gens pour attirer plus de collaborateurs, ajoute Tony Fadell. Avec ces individus autour il est plus facile de surmonter des obstacles. En effet l'équipe et la qualité des collaborateurs jouent énormément dans le succès d'un entrepreneur, dont l'idée seule ne suffit pas. Elon Musk, patron de Tesla et Space X, avait aussi expliqué avoir besoin d'entendre les questions difficiles de ses collègues pour identifier les problèmes non résolus et avancer.
Il faut avoir un peu de doutes (...) car si tout paraît trop facile, cela signifie qu'il y a des risques auxquels vous n'avez pas prêté attention, ajoute Tony Fadell. Le mot de la fin est allé à Leila Janah, fondatrice de Samasource : l'innovation est la vocation la plus noble de l'humanité. Attaquez-vous à un véritable problème pour en faire bénéficier le reste du monde.
La société française, spécialiste de la e-santé, va étoffer ses équipes dans sa filiale américaine pour accélérer son développement sur le marché américain. Voluntis prévoit par ailleurs de poursuivre le développement de ses solutions d’aide au suivi des maladies chroniques, en se positionnant sur de nouveaux domaines.
Voluntis veut se lancer à l’assaut des patients américains. L’entreprise française, qui met au point des logiciels d’assistance à la prise en charge des maladies chroniques, vient de lever 20,75 millions d’euros auprès de plusieurs fonds de capital-risque pour accélérer son développement. Déjà présente à Boston (Massachussetts), elle compte renforcer ses équipes locales pour atteindre une dizaine de personnes à la fin 2014. En tout, l’effectif de Voluntis devrait passer de 60 personnes actuellement à près de 80 dans l’année.
Pour lever une telle somme, encore peu fréquente en capital-risque en France, les dirigeants de Voluntis se sont rapidement tournés vers Bpifrance. La banque publique d’investissement, au travers du fonds Large Venture lancé à l’automne 2013 pour soutenir la croissance des start-up avec de gros tickets d’investissement, a investi 10 millions d’euros dans Voluntis. Le fonds Innovation Capital, filiale de la Caisse des dépôts, a par ailleurs participé au travers de son véhicule dédié à la Silver Economy lancé en février dernier et baptisé Services innovants pour les acteurs de la santé et de l’autonomie (Sisa).
Les autres actionnaires viennent d’horizons plus lointains. Nous voulions donner une tonalité plus internationale à notre actionnariat, soutient Pierre Leurent, le président du directoire et cofondateur de Voluntis. Notamment parce que nous voulons nous renforcer aux Etats-Unis.
D’AUTRES MALADIES CHRONIQUES EN PERSPECTIVE
La société française accueille ainsi dans son capital le fonds luxembourgeois Vesalius Biocapital, mais aussi le fonds d’entreprise de Qualcomm, l’entreprise américaine spécialisée dans les solutions de télécommunication.
Qualcomm est également un partenaire industriel, explique Pierre Leurent. Nous avons déjà des projets pour interfacer nos technologies avec les leurs.
La solution de Voluntis permet d’assurer le suivi des maladies chroniques au travers d’une application web disponible sur iPhone et Android. Le diabète, l’anticoagulation, l’hémophilie font partie des premiers domaines dans lesquels la société s’est lancée. La levée de fonds devrait lui permettre de poursuivre le développement des solutions de suivi de ces maladies chroniques, mais également de se positionner sur d’autres domaines, comme les maladies respiratoires.
Avec un modèle économique particulier. Voluntis travaille en effet en collaboration avec des industriels de la santé pour développer ses logiciels. Sanofi propose ainsi Diabeo, un compagnon thérapeutique pour le traitement par Insuline mis au point par Voluntis. Le laboratoire Roche propose à ses patients une plate-forme internet pour suivre le traitement de l’anticoagulation. Le spécialiste de la e-santé prévoit par ailleurs de faire en sorte que ses solutions puissent être prises en charge par les organismes payeurs, comme les assurances maladies.
Nous sommes au carrefour entre deux mondes, l’informatique de santé et les dispositifs médicaux, confie Pierre Leurent. Quand nous nous sommes lancés, nous nous définissions comme un éditeur de logiciel, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Nous sommes structurés comme une entreprise medtech. Il ambitionne ainsi d’obtenir le marquage CE pour ses dispositifs, celui développé pour le suivi du diabète l’ayant déjà obtenu en décembre 2013. De même, l’entreprise a recruté un directeur médical l’année dernière pour la mise au point de ses produits.
En tout, Voluntis affirme avoir géré quelque 600000 dossiers de patients dans le monde. En 2013, elle a généré un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros. Dans les trois prochaines années, les dirigeants souhaitent tripler ce chiffre.
Facebook semble avoir trouvé le bon filon avec la publicité mobile, comme l'ont montré ses résultats en hausse. Lors de sa conférence développeurs F8 à San Francisco mercredi 30 avril, le réseau social a fait mouche en annonçant officiellement le lancement de sa régie publicitaire dédié au mobile, le Facebook Audience Network.
CONNAISSANCE AIGUË DES UTILISATEURS
Facebook ne veut pas se contenter de vendre des annonces publicitaires sur son site et sur mobile.
Désormais, le réseau social permettra de vendre de la publicité directement sur des applications mobiles tierces, au-delà de Facebook.
Une vraie cash-machine potentielle. 60% des revenus de Facebook proviennent d'ailleurs déjà du mobile, a annoncé sur scène Deborah Liu, qui dirige la plateforme de monétisation du réseau social. Le nouveau réseau, baptisé FAN pour Facebook Audience Network, permet aux marketeurs de diffuser leurs publicités Facebook encore plus largement. Cela, tout en bénéficiant de ce qui a fait le succès de la recette Facebook : des publicités très ciblées et personnalisées, qui se nourrissent de la connaissance aiguë qu'a le réseau social de ses utilisateurs.
Les applications mobiles peuvent demander à faire partie du réseau publicitaire. Les annonceurs choisissent ensuite de diffuser des publicités sur ces applications sous forme de bannières, d'annonces interstitielles, ou d'annonces natives, qui apparaissent dans le flux d'informations naturel de l'application mobile. Deux types d'annonces sont privilégiés pour l'instant : l'installation d'application, qui encourage à télécharger une appli mobile, et la relance d'activité. Facebook espère étendre le système à d'autres objectifs marketing dans le futur. Le réseau devrait par ailleurs s'ouvrir à plus d'annonceurs partenaires dans les mois prochains.
DES PUBS INTÉGRÉES ET PAS INTRUSIVES
Annonceurs comme développeurs devaient trouver un moyen de gagner de l'argent sur le mobile, avec ce système Facebook pense avoir trouvé la recette magique.
Nous avons essayé pendant longtemps de comprendre [comment faire de l'argent sur mobile], a expliqué sur scène Deborah Liu. Selon le réseau social, c'est en repensant intégralement l'expérience utilisateur de Facebook sur mobile, en y intégrant la publicité, que l'entreprise a touché le jackpot. Cela fonctionne car on connecte des annonceurs avec des gens (...) qui veulent des annonces publicitaires qui sont intégrées et pas intrusives, a-t-elle expliqué.
L'écosystème mobile a besoin de trouver un moyen de diffuser des annonces organiques et personnalisées, et je suis content que nous puissions amener plus d'un million d'annonceurs actifs sur vos applications, a renchéri Mark Zuckerberg à l'intention des développeurs. Avec ce nouveau réseau, Facebook prendra un pourcentage, non dévoilé, du prix payé par les annonceurs et donnera le reste aux diffuseurs, selon Techcrunch. Avant tout, Facebook pourra grâce à ce réseau élargir sa source de revenus publicitaires, sans encombrer son propre site d'annonces.
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