Au premier semestre 2013, les investisseurs français n’ont été que 31% à investir plus qu’au semestre précédent selon France Angels. Au Royaume-Uni, 58% ont misé davantage en 2013 qu’en 2012.
Le promoteur immobilier britannique Canary Wharf Group sponsorise l’accélérateur de start-up londonien Level 39. En soutenant la crème de la crème des start-up, pour qu’elles grandissent vite et qu’elles embauchent de nombreux salariés, l’entreprise espère leur vendre des bureaux dans l’un de ses nouvelles tours. Une politique gagnant-gagnant.
16h. Les cloches de Big Ben viennent de sonner, c'est la ruée vers les cookies dans la salle de détente de l’accélérateur de start-up londonien Level 39. Les entrepreneurs s'arrachent aux écrans de leurs ordinateurs pour l'une de leurs séances quotidienne de networking, autour de la grande table-bar.
Entretenir son réseau est un art délicat. Sa maîtrise est essentielle pour les créateurs d'entreprises à la recherche de nouveaux marchés, ou d’investisseurs pour développer leur business. Level 39 est un lieu où de nombreux financiers passent, car il est situé en plein cœur du quartier des affaires. Il faut toujours être sur le qui-vive. La première fois que je suis venu ici pour passer un entretien, j'ai rencontré dans l’espace détente un Japonais avec qui je travaille maintenant pour exporter mon logiciel en Asie.
Je ne faisais même pas encore partie de l’accélérateur, s’exclame Jean-Luc Nicoué, fondateur de la start-up Vicking qui a développé un programme de reporting pour les banques.
PLUS DE 700 CANDIDATS
Level 39 a été inauguré en grande pompe en mars 2013 par Boris Johnson, le maire de Londres. Cet espace est réservé aux jeunes pousses qui développent des technologies pour le secteur de la finance, de la distribution et du BTP. Il accueille 60 start-up, triées sur le volet parmi plus de 700 candidates. L’accélérateur attire les entrepreneurs car les bureaux y sont abordables, dans une ville où l'immobilier est très cher (le tarif de base de Level 39 est de 300 pounds par mois et par personne).
Il est aussi installé à une prestigieuse adresse londonienne : dans le One Canada Square. Ce gratte-ciel installé au coeur du quartier des affaires a longtemps été le plus haut de Londres, avant de se faire doubler par la London Bridge Tower. Lorsque l’on fait venir de potentiels investisseurs au 39e étage de ce building mythique, on a déjà fait la moitié du travail. Ce lieu les met en confiance, se félicite Jean-Luc Nicoué.
UNE NOUVELLE TOUR INTELLIGENTE
Qui paye tous les mois pour que ces jeunes entreprises s’installent dans l’équivalent britannique de la plus haute tour de la Défense ? Canary Wharf group, un promoteur immobilier anglais. Il a construit depuis le début des années 2000 plus d’espaces de bureau que toutes les autres sociétés du secteur à Londres.
La firme est propriétaire de 0,40 kilomètre carré de terrain dans le quartier de Canary Wharf, le second centre financier de la capitale anglaise après la City.
Elle construit en ce moment une tour sur un espace situé à l’est de Canary Wharf, baptisé Wood Wharf. Ce gratte-ciel sera réservé à 50% aux entreprises.
CRÉER SES FUTURS CLIENTS
Canary Wharf Group veut que notre accélérateur sélectionne la fine fleur des start-up. Ces sociétés ont un important potentiel de développement. Et qui dit développement dit embauche de nouveaux salariés, et donc location de bureaux pour les accueillir. Canary Wharf espère que ces jeunes pousses loueront des locaux dans ses immeubles, explique Eric Van der Kleij, à la tête de Level 39.
Pour les y pousser, le groupe leur a réservé le 42e étage de la tour où est situé Level 39. Ils peuvent s’y installer une fois qu’ils ont plus de 7 salariés. L’objectif final du promoteur immobilier qui nous finance est de louer les bureaux de sa nouvelle tour intelligente de Wood Wharf aux start-up qui auront percé, conclu le boss de l'incubateur.
Ce 2 avril, Arnaud Montebourg a obtenu une promotion. Il est devenu ministre de l'Economie, du Redressement productif et du Numérique. La communauté des start-upers regrette le départ de Fleur Pellerin qui avait en charge l'Economie numérique jusqu'alors. Pourtant le ministre du Redressement productif, plus audible, a déjà démontré sa capacité de travail et son appétence pour le numérique.
Ça y est, la révolution numérique a atteint le plus haut sommet de l'Etat. Arnaud Montebourg a en effet été nommé ce mardi 2 avril à la tête du ministère de l'Economie, du Redressement productif et du Numérique du gouvernement Valls. C'est la première fois de l'histoire que le mot numérique apparait dans le titre d'un ministre de plein exercice.
Sur les réseaux sociaux, les acteurs du numérique pleurent Fleur Pellerin à l'aide du hashtag #keepfleur, mais celle-ci n'était que ministre déléguée aux PME, à l'Innovation et à l'Économie numérique. Alors si Carlos Diaz, l'instigateur du mouvement des Pigeons, a des doutes…
L'envergure politique du député de Saône-et-Loire est incontestable. Sa 3e place à la primaire socialiste de 2011 l'a posé là. L'espace qu'il a occupé dans le paysage politique français depuis l'a confirmé : sa voix porte. Sa promotion à la tête d'un super ministère de l'Economie ne fera que l'amplifier. Celle de Fleur Pellerin était certes entendue des acteurs du numérique mais ne sortait pas de ces cercles, noyée dans le brouhaha d'un Bercy septicéphal.
Arnaud Montebourg saura ériger le numérique en grande cause nationale, comme il a su le faire pour l'industrie depuis deux ans.
J'étais, comme les patrons, plutôt perplexe après l'avoir regardé six mois s'agiter sur des causes perdues à l'automne 2012. Mais deux ans plus tard, force est de reconnaitre que son volontarisme fait du bien à l'industrie française.
S'il met autant d'énergie à défendre le French Tech qu'il en a mis dans ses combats pour les usines – et nul doute qu'il le fera – le numérique français ne pourra s'en porter que mieux. En tant que ministre de tutelle de Fleur Pellerin, Arnaud Montebourg avait déjà un œil sur le numérique. Il était d'ailleurs du voyage présidentiel à San Francisco en février dernier. Il avait même discuté des 34 plans de la nouvelle France industrielle avec Eric Schmidt, le président de Google nous avait-il dit à l'occasion de ce voyage dans la Silicon Valley.
3 – SA CONVICTION QUE LE NUMÉRIQUE EST PARTOUT
Voiture autonome, objets connectés, cybersécurité, hôpital numérique, e-éducation… nombre de ces 34 plans montrent que le numérique fait déjà partie de son vocabulaire.
Désormais, son combat pour l'industrie et le made in France sera aussi numérique. Chaque semaine dans le magazine L'Usine Nouvelle et chaque jour sur L'Usine Digitale, nous montrons que le numérique est un levier de croissance majeur, y compris pour la vieille industrie. Le premier ministre du Numérique de l'histoire a toutes les cartes en mains pour se saisir de ces enjeux capitaux pour le Redressement productif du pays.
Ce mercredi 2 avril le Syntec numérique avait organisé un déjeuner pour présenter la conjoncture de son secteur, quasiment au même moment, le nouveau gouvernement était annoncé.
Que se disent des chefs d’entreprise numérique en découvrant un remaniement ?
Avoir le mot numérique dans l’intitulé du Ministère de l’économie, ça c’est une bonne nouvelle. Ca prouve qu’ils ont compris ce qui se passe au gouvernement, se réjouit Guy Mamou-Mani, président du Syntec numérique à l’occasion d’un déjeuner sur la conjoncture du secteur qui se tenait le 2 avril, jour de remaniement.
OÙ SONT PELLERIN ET FIORASO ?
Mais que devient Fleur Pellerin ? C’est la question qui tracasse les instances professionnelles. Sur le numérique et les assises de l’entreprenariat, elle a gagné ses galons auprès du business. Avec elle, ils se sentaient compris et reconnus. Fleur Pellerin, on ne sait pas encore. Dommage.
Et Fioraso, elle faisait un travail formidable sur la recherche, qu’est ce qu’elle devient ?, interroge le président du Syntec numérique qui n’a pas encore eu le temps d’intégrer l’ensemble des nominations. Les patron ont tout de même des entreprises à gérer et des instances professionnelles à faire tourner, même quand le temps politique semble engloutir le quotidien du pays. Les journalistes présents lui apprennent que la recherche, c’est pour Benoît Hamon.
Visage décomposé de Guy Mamou-Man à cette annonce. Décu ? Non, parce qu’en fait Benoît Hamon, je ne le connais pas, mais j’espère qu’il s’y connait en Mooc parce que c’est très important. Et Fioraso elle pourra rester sur le sujet recherche ? Et bien, en fait non. C’est compliqué quand on a été ministre de devenir secrétaire d’Etat.
QUE DEVIENT LA FUTURE LOI NUMÉRIQUE ?
En réalité ce qui ennuie le plus les chefs d’entreprise, c’est les changements.
On a passé du temps avec tous ces ministres et leurs équipes, il va falloir tout recommencer, se désole Guy Mamou-Mani. Le délégué général du Syntec numérique, Laurent Baudart tempère : Sur les dossiers techniques, heureusement, on garde tout de même les spécialistes de l’administration. Ce qui est engagé va déboucher.
En revanche sur la future loi numérique que devait porter Fleur Pellerin à l’automne, personne ne sait si elle sera toujours à l’ordre du jour. Bruno Vanryb, président du collège Editeurs du Syntec est philosophe : De toute façon, nous les lois nous ne sommes pas forcément demandeurs. Il y a des sujets qui nous intéressent comme la possibilité de renforcer l’actionnariat salarié dans nos entreprises ou la formation pour pouvoir embaucher sur les nouveaux métiers. Mais en général, dans une loi on essaye plutôt de déminer des situations pénalisantes.
Sinon, l’info du jour pour le Syntec numérique c’était -0,2 % de croissance pour 2013 et des perspectives légèrement meilleures pour 2014 à + 1,1 %. Il n’y a pas que les ministres qui ont du pain sur la planche pour relever l’économie du pays.
Suite de notre passage en revue des start-up qui exploitent la gamification. Le traitement de données est devenu un enjeu de taille pour les entreprises. Plutôt que de développer d’importantes (et coûteuses) équipes de R&D en interne, certaines sociétés organisent des concours sur le site web Kaggle. Des milliers de développeurs s’affrontent pour trouver le modèle mathématique le plus efficace, en échange d’une récompense financière.
Embauche d’ingénieurs-informaticiens de talent, développement de la R&D…
Pour exploiter les données du big data et être plus efficaces, les entreprises doivent souvent payer le prix fort. C'est pourquoi certaines sociétés passent par la plate-forme web Kaggle pour trouver le modèle mathématique idéal. Cette start-up créée en 2010, transforme la science des données en compétition : les entreprises peuvent organiser sur le site des tournois, où s’affrontent les milliers de développeurs inscrits pour résoudre un problème donné.
INFORMER LES PILOTES D’AVIONS
Les équipes qui gagnent la compétition peuvent empocher des récompenses financières, ou un emploi. En échange, elles offrent la propriété intellectuelle des algorithmes proposés aux entreprises qui ont mis sur pied le concours. Ces sociétés payent le site en fonction notamment de l’importance du prix accordé aux vainqueurs. Walmart cherche par exemple à recruter des data scientist, capables de prévoir avec une précision maximale quelle seront les ventes effectuées dans différents magasins de la chaîne.
General Electric a également élaboré un tournoi : les compétiteurs doivent créer un programme capable de fournir, en temps réel, un ensemble d’informations pertinentes aux pilotes d’avions, pour qu’ils ajustent leurs décisions et soient à même d’atterrir à l’heure plus souvent. Minimiser les retards permet aux compagnies aériennes d’économiser des milliers d’euros de carburant.
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