Si jusqu’à présent les constructeurs de tablettes et ordinateurs portables n’ont pas vraiment commenté l’entrée sur le marché de Microsoft, les langues commencent petit à petit à se délier. Pour Acer, Microsoft a fait le mauvais choix, et n’est clairement pas en mesure de concurrencer Apple et son iPad.Le président EMEA d’Acer, Olivier Ahrens, a tenu des propos surprenants à l’égard de Microsoft. Pour lui, si Apple peut faire ce que bon lui semble parce que l’entreprise a toujours travaillé en circuit fermé, Microsoft ne peut se passer de ses partenaires et doit garder son rôle de concepteur d’OS. Proposer un appareil “1st party” et plusieurs appareils “2nd party” n’a jamais été une initiative couronnée de succès jusqu’à présent. Rares sont en effet les entreprises qui supportent ce type d’initiative qui fait souvent passer les intérêts du possesseur de l’OS (en l’occurrence Microsoft) avant ceux de ses alliés.
“Microsoft est le composant d’un PC. Un composant très important à l’architecture d’un ordinateur, mais toujours un composant” a-t-il déclaré, avant de surenchérir : “Plutôt que d’améliorer leur OS Windows 8, ils se lancent sur un autre champ de bataille.” Un raisonnement plutôt logique venant de la part d’un partenaire de longe date de Microsoft, qui a tout intérêt à ce que la firme de Redmond ne soit pas trop au centre de l’attention lors du lancement de Windows 8, mais qui n’en demeure pas moins surprenant et témoigne surtout de l’hostilité du groupe à l’égard de cette nouvelle approche, qui est vue comme une menace pour le quatrième producteur mondial d’ordinateurs et tablettes.Acer tient cependant à rassurer les futurs acheteurs. Windows 8 conserve une importance capitale dans son line-up de produits et l’entreprise compte bien la supporter. Le petit coup de gueule de son président EMEA serait donc davantage à prendre comme un signe d’avertissement destiné à Microsoft, Acer estimant de toute manière que Surface sera un échec commercial.
Le numéro un mondial des smartphones lance son modèle le plus abouti. La taille de l’écran du S3, tournant sous Android, est autant sa force que sa faiblesse.
Attention, concurrent sérieux. Il y a pile un an, Samsung lançait son modèle Galaxy S2, rapidement devenu le concurrent numéro un de l’iPhone. Depuis, le fabricant sud-coréen a changé de statut. Il est devenu numéro un mondial du marché des téléphones et numéro un mondial de celui des smartphones, ces portables multifonctions. Au premier trimestre, Samsung en a vendu 46,9 millions, contre 35,1 millions pour Apple, selon le cabinet Juniper Research. Autant dire que le lancement, ces jours, du modèle S3 par le fabricant sud-coréen était très attendu.L’ouverture du carton confirme ce que l’on avait pressenti en février à Barcelone, lors du Mobile World Congress: la tendance vers des écrans de plus en plus grand. La diagonale du S3 mesure ainsi 12 centimètres, soit 1,25 cm de plus que son prédécesseur et surtout 3,25 cm de plus que l’iPhone 4S. On se rapproche ainsi des 13,25 cm du Galaxy Note, mi-smartphone, mi-tablette. Du coup, il devient quasi impossible de glisser le S3 dans ses poches de devant – un argument qui pourrait décourager certains. Mais le S3 a d’entrée un atout majeur, son poids: il ne pèse que 133 g, contre 137 pour l’iPhone. La raison est simple: avec une coque en plastique – on aurait préféré des matériaux plus «nobles» –, Samsung mise tout sur la légèreté.
Le S3 a beau avoir légèrement moins de points par pouce que l’iPhone 4S (306 contre 326), sa clarté, le rendu des couleurs et la précision de l’affichage sont remarquables. Du coup, photos et vidéos s’affichent à merveille. On apprécie la présence d’un bouton physique sous l’écran, même s’il aurait pu avoir davantage de relief. A sa gauche, un bouton virtuel pour les menus, à sa droite un autre pour revenir en arrière.Même si les puristes d’Android (version 4.04), le système de Google, n’apprécieront pas tous, Samsung a ajouté sa surcouche graphique maison pour en simplifier l’usage. C’est toujours aussi efficace, avec un processeur d’une rapidité parfaite. Cela se vérifie lors de la navigation sur le Web, avec une réelle impression de vitesse lors du chargement des pages. Une impression qui se confirme à la lecture des résultats des tests SunSpider Javascript. Le S3 affiche un score de 1498,9 ms, contre 2181,6 ms pour l’iPhone 4S, soit une différence très importante.
Côté matériel, on apprécie la vitesse du capteur photo (8 millions de pixels), permettant de prendre des clichés en rafale. Globalement, sa performance équivaut celle du 4S. La présence d’une puce FM est aussi un plus. Côté logiciel, Samsung introduit un concurrent de Siri, l’assistant numérique d’Apple. Baptisé «S Voix», ce système offre grosso modo les mêmes fonctions, que ce soit pour dicter un SMS ou appeler un contact. La précision est moindre que celle affichée par Siri, mais «S Voix» semble prometteur. Samsung met aussi en avant un système de suivi des yeux (via la caméra) lorsque l’on lit une page web, par exemple, pour maintenir une luminosité importante de l’écran. A l’usage, cela semble hélas peu efficace.Au final, ce Galaxy S3 de Samsung sera parfait pour les amateurs de surf, de photo et de vidéo vu la taille de l’écran et la rapidité du processeur. D’autant que l’appareil, qui offre davantage de possibilités que le système iOS d’Apple, est presque aussi simple à utiliser – avec beaucoup de fonctions en plus. Par contre, la taille du S3 et sa coque en plastique (blanche ou bleue) pourraient refroidir certains davantage à la recherche de compacité.