Trois¨¨me ¨¦pisode de notre s¨¦rie consacr¨¦e ¨¤ l'open source. Le logiciel libre est d¨¦sormais largement utilis¨¦ par les industriels. Si ce sont surtout les op¨¦rateurs de t¨¦l¨¦communication qui ont commenc¨¦ ¨¤ utiliser l¡¯open source, les entreprises de tous les secteurs ont d¨¦sormais compris l¡¯int¨¦r¨ºt ¨¤ se les approprier.
Le fabricant mondial de semi-conducteurs Intel utilise par exemple Hadoop, un syst¨¨me libre qui permet de traiter un large volume d¡¯information. Au lieu de recourir ¨¤ un ¨¦norme serveur industriel, Hadoop coordonne plusieurs serveurs locaux qui se connectent entre eux. Chacun des ordinateurs traite alors une tache d¡¯analyse de donn¨¦es, assign¨¦e par ce logiciel libre.
L¡¯OPEN SOURCE ENTRE DANS LA COUR DES GRANDS
Mais si le logiciel libre a avant tout ¨¦t¨¦ utilis¨¦ dans des entreprises high tech ou des t¨¦l¨¦coms, cet usage se r¨¦pand dans les industries plus classiques, t¨¦moigne Olivier Vin¨¦, en charge du d¨¦veloppement des activit¨¦s d¨¦di¨¦es ¨¤ l'industrie pour l¡¯entreprise Open Wide, soci¨¦t¨¦ de conseil d¨¦di¨¦e ¨¤ l¡¯open source.
Ainsi chez Airbus, ce sont les simulateurs de vols qui ont n¨¦cessit¨¦ le recours aux logiciels libres. Ils fonctionnent tous sous le syst¨¨me d¡¯exploitation libre Linux. Ce choix r¨¦pond au besoin de r¨¦activit¨¦, n¨¦cessaire pour calculer des sc¨¦narios en fonction de choix du pilote en quelques millisecondes seulement, ajoute-t-il.
M¨ºme les constructeurs automobiles français, historiquement peu pr¨¦sents dans l¡¯open source, se lancent actuellement dans le projet Freenivi. Nous travaillons avec PSA Peugeot Citroën, Renault-Nissan et ESG France pour favoriser l¡¯¨¦mergence d¡¯une plate-forme enti¨¨rement libre sur la cr¨¦ation de logiciels embarqu¨¦s pour l¡¯automobile, explique-t-il. Et ce projet collaboratif n¡¯est pas qu¡¯utopie. Il est dot¨¦ d¡¯un budget de 5 millions d¡¯euros et b¨¦n¨¦ficie d¡¯un financement de l¡¯¨¦tat et de la r¨¦gion Île-de-France.
GfK voyait le march¨¦ des ¨¦crans plats enregistrer une troisi¨¨me ann¨¦e cons¨¦cutive de baisse en 2014 : les ventes ont au contraire l¨¦g¨¨rement augment¨¦. 5,8 millions de t¨¦l¨¦viseurs ont ¨¦t¨¦ livr¨¦s l'an dernier en France, soit 200 000 de plus que l'ann¨¦e pr¨¦c¨¦dente, ce qui repr¨¦sente un chiffre d'affaires de 2,4 milliards d'euros. La Coupe du monde de football a engendr¨¦ un pic d'activit¨¦ au deuxi¨¨me trimestre, avec une croissance de 15% des ventes. Cet ¨¦lan a ¨¦t¨¦ conserv¨¦ dans la deuxi¨¨me moiti¨¦ de l'ann¨¦e, grace ¨¤ l'attrait pour l'Ultra HD. 200 000 ¨¦crans en ultra haute d¨¦finition ont ¨¦t¨¦ vendus en 2015, ce devrait ¨ºtre quatre fois plus en 2015.
LA SECOND ¨¦CRAN DU FOYER D¨¦SORMAIS MOBILE
On assiste aussi ¨¤ un ph¨¦nom¨¨ne de renouvellement de l'¨¦cran principal des foyers : la premi¨¨re g¨¦n¨¦ration des ¨¦crans plats f¨ºte son dixi¨¨me anniversaire, et les consommateurs les remplacent par des mod¨¨les toujours plus grands et performants, ce qui booste les revenus des constructeurs. Le ph¨¦nom¨¨ne devrait se poursuivre : avec l'extinction annonc¨¦e de la norme de t¨¦l¨¦vision num¨¦rique MPEG2, en 2016 (ce qui lib¨¨rera la bande 700 MHz, objet d'un futur appel d'offres destin¨¦ aux op¨¦rateurs t¨¦l¨¦coms), un grand nombre de foyers devra changer de d¨¦codeur ou de t¨¦l¨¦viseur pour continuer ¨¤ recevoir les chaines de la TNT.
En revanche, les ¨¦crans de compl¨¦ment classiques sont menac¨¦s : les tablettes, smartphones et ordinateurs portables les remplacent progressivement. Cons¨¦quence : le parc install¨¦ de t¨¦l¨¦viseurs est en baisse, ¨¤ 45 millions d'appareils, tandis que les ¨¦crans mobiles (smartphones, tablettes, e-books¡) ont le vent en poupe. La France devrait en compter 80 millions fin 2015.The Imitation Game, sorti au cin¨¦ma le 28 janvier dernier, met ¨¤ l¡¯¨¦cran la vie du math¨¦maticien Alan Turing, dont le travail a contribu¨¦ ¨¤ la victoire des Alli¨¦s pendant la Seconde Guerre mondiale. A travers l¡¯œuvre, on d¨¦couvre aussi la naissance de l¡¯informatique.
Le film The Imitation Game retrace la vie du math¨¦maticien britannique Alan Turing (jou¨¦ par le brillant Benedict Cumberbatch, vu notamment dans la s¨¦rie Sherlock). S¡¯il se concentre sur la p¨¦riode de la Seconde Guerre mondiale, le film ¨¦voque aussi la jeunesse et la fin de vie du surdou¨¦ (que nous ne spoilerons pas ici). D¨¨s le d¨¦but du conflit, les forces britanniques r¨¦cup¨¨rent une machine Enigma. Elle permet aux arm¨¦es allemandes de d¨¦crypter les ordres envoy¨¦s chaque jour par radio depuis Berlin. Les services secrets de Sa Majest¨¦ r¨¦unissent des experts de cryptographie et de linguistique pour casser le codage allemand, afin d¡¯utiliser Enigma et anticiper les attaques.
Principal probl¨¨me : la m¨¦thode de chiffrement des messages change chaque jour et l¡¯¨¦quipe de d¨¦codeurs britanniques ne peut pas tester les centaines de milliers de combinaisons possibles suffisamment rapidement. Chaque journ¨¦e est une petite guerre contre le temps que les Alli¨¦s perdent syst¨¦matiquement.
ETRE ICONOCLASTE
Membre de cette ¨¦quipe, Alan Turing, mal aim¨¦ et incompris, permettra de r¨¦soudre cette ¨¦nigme par la construction d¡¯une machine, anc¨ºtre de nos ordinateurs, capable de tester avec c¨¦l¨¦rit¨¦ et efficacit¨¦ les combinaisons possibles. Il le fera contre l¡¯avis de ses coll¨¨gues cryptographes et contre celui de la hi¨¦rarchie militaire. Il devra en appeler au Premier Ministre Wintson Churchill pour r¨¦ellement lancer sa machine de Turing, baptis¨¦e Christopher. Elle finira par casser le code allemand, ce qui permettra d¡¯avancer la fin de la guerre de plusieurs ann¨¦es en participant, entre autres, ¨¤ la r¨¦ussite du d¨¦barquement alli¨¦ en Normandie... A posteriori, les forces britannique estimeront que la r¨¦ussite d¡¯Alan Turing aura permis d¡¯¨¦pargner la vie de 14 millions de personnes en Europe.
Pour se cantonner aux aspects purement techniques du film (bien que la dimension sociale soit tout aussi passionnante), le premier enjeu porte sur la difficult¨¦ de convaincre de l¡¯int¨¦r¨ºt d¡¯une nouvelle technologie, voire d¡¯une nouvelle mani¨¨re de penser un probl¨¨me. Compl¨¦tement iconoclaste, la m¨¦thode suivie par Alan Turing pour briser le code Enigma sera aussi dure ¨¤ imposer aux esprits qu¡¯¨¤ r¨¦aliser concr¨¨tement. Cette dimension du film fait ¨¦cho ¨¤ la difficult¨¦ croissante qu¡¯ont parfois les soci¨¦t¨¦s industrialis¨¦es ¨¤ s¡¯ouvrir sur de nouvelles visions technologiques, que ce soit dans l¡¯¨¦nergie, l¡¯agriculture, la sant¨¦...
DU BON USAGE DE L¡¯INFORMATION
Le second enjeu concerne le bon usage de la technologie et de l¡¯information. Comme le fait dire le r¨¦alisateur ¨¤ Alan Turing dans le film, une fois que le code est cass¨¦, le plus dur reste ¨¤ faire. Si les Alli¨¦s bloquent massivement les attaques allemandes, Berlin comprendra que ses ordres sont d¨¦cod¨¦s et emploiera une nouvelle m¨¦thode de chiffrement. L¡¯information doit donc ¨ºtre utilis¨¦e avec parcimonie, quitte ¨¤ accepter des sacrifices¡ pourtant inacceptables. A notre ¨¦poque o¨´ l¡¯information circule massivement et librement sur les r¨¦seaux et les chaînes d¡¯informations en continu, cette interrogation est tout ¨¤ fait aig¨¹e.
Le film ¨¦voque, mais ne traite pas r¨¦ellement, la mani¨¨re dont les travaux d¡¯Alan Turing ont ouvert la voie au d¨¦veloppement massif de l¡¯informatique et de l¡¯intelligence artificielle¡ ce qui peut apparaître frustrant aux spectateurs technophiles. Mais la litt¨¦rature est tellement abondante sur le sujet que chacun y trouvera facilement son content de lecture.
D¨¦tecter le sida et la syphilis en 15 minutes avec un simple accessoire de smartphone, c'est d¨¦sormais possible. Un chercheur de l'universit¨¦ Columbia ¨¤ New York a mis au point avec son ¨¦quipe cet objet connect¨¦ m¨¦dical qui ne couterait que 30 euros ¨¤ produire ¨¤ grande ¨¦chelle.
Samuel Sia, professeur d'ing¨¦nierie biom¨¦dicale ¨¤ l'Universit¨¦ Columbia ¨¤ New York, a d¨¦velopp¨¦ avec son ¨¦quipe un accessoire de smartphone capable de d¨¦tecter en 15 minutes la pr¨¦sence du sida mais aussi de la syphilis dans une goutte de sang, comme le montre la vid¨¦o ci-dessous. Il communique ensuite les r¨¦sultats ¨¤ son utilisateur via une application mobile d¨¦di¨¦e.
Nos travaux montrent qu'une analyse compl¨¨te de laboratoire peut ¨ºtre effectu¨¦e par un accessoire de smartphone, se f¨¦licite le chercheur dans un article publi¨¦ le 4 f¨¦vrier dans le magazine scientifique Science translational medicine.
Ce petit appareil peut ¨ºtre tenu avec une seule main. Pour fonctionner, il n'a pas besoin d'une autre source d'¨¦nergie que celle du smartphone ou de l'ordinateur sur lequel il se branche. Selon les auteurs de l'article il ne couterait que 30 euros ¨¤ produire ¨¤ grande ¨¦chelle, contre 16 265 euros pour le mat¨¦riel de laboratoire ¨¦quivalent, capable de mener les tests m¨¦caniques, optiques et ¨¦lectroniques n¨¦cessaires ¨¤ la d¨¦tection de ces maladies v¨¦n¨¦riennes.
DES ENZYMES COLOR¨¦ES POUR D¨¦TECTER LE SIDA ET LA SYPHILIS
Pour r¨¦aliser cette analyse, cet objet connect¨¦ m¨¦dical utilise la technique de l'immunoenzymologie, ¨¦galement appel¨¦e Elisa (Enzyme linked immunosorbent assay). Des enzymes sont fix¨¦es sur des anticorps (mol¨¦cules charg¨¦es de d¨¦fendre l'organisme). Une partie d'entre eux sont capables de rep¨¦rer le sida, l'autre de rep¨¦rer la syphilis.
Batterie pour ordinateur portable (cliquez ici pour suivre le lien)