Il est 7h05.
Les contractions deviennent quasi ingérables pour moi, je souffle profondément, mais c'est très dur.
Mon mari me dit : " ta sage femme est là , autant tu as du cul et c'est elle qui t'accouche"
Pas trop le temps de penser, elle entre dans la pièce et me dit: "bonjour Séverine, je suis contente d'être là ! Bon, ça va être du rapide, il faut qu'on prépare tout"
Une contraction me saisit, elle voit ma souffrance et se pose et calmement me dit de me concentrer sur ma respiration, comme pendant ses cours d'accouchement. Elle me félicite.
Ensuite je suis presque incapable de dire ce qu'il s'est passé.
Je me souviens juste que je la regardais avec la puer, préparer la salle, en panique, ça m'a paru une éternité...
Le temps de préparer les bacs, les accessoires, les tenues, de me placer le cathéter... puis dans l'affolement et face à ma souffrance, je voyais que c'était compliqué.
Les contractions deviennent de plus en plus forte, je commence à pleurer, puis j'arrête à cause de la contraction.
Une autre me fait crier doucement,
Une autre me donne une envie de pousser terrible,
Je dis tout haut, à moitié en pleurant: "j'ai maaaallll"
Françoise, qui a suivi toute ma grossesse, m'encourage et m'explique que bébé est gros, et c'est la poche qui bombe qui me donne autant envie de pousser. Elle me dit, dès que j'ai fini, je perce la poche et on y va, ça va aller vite.
Dans ma tête, c'est embrouillé, j'ai de plus en plus peur de la douleur que je vais devoir absolument subir.
À 7h42, elle me perce enfin la poche.
Je sens le liquide chaud couler, et instantanément, une des 4 plus forte contraction que j'ai pu ressentir, arrive.
Et s'accompagne d'une énorme envie de pousser.
Instinctivement je m'execute, en soufflant, je pousse fort.
Françoise m'encourage, me félicite : "oui bravo Séverine, sa tête, elle sort, elle est là , allez y poussez...!!"
Je ne sens plus de contraction, c'est la douleur de ce qui se passe en bas qui emporte tout, je la sens sa tête, et c'est douloureux d'avoir envie de pousser comme ça.
Je pousse mais je n'ai plus de forces.
Tout à coup, elle me dit d'arrêter et de pousser doucement en me concentrant sur l'idée d'accompagner bébé vers la sortie, de penser qu'à ce qui se passe en bas. Ce que je fais, elle me félicite, la puer aussi.
Je la vois inquiète et moi qui sens que ça coince, du coup je pousse plus fort, c'est mécanique.
Elle dit fermement: "non Séverine, il ne faut pas pousser là , il faut faire doucement, ses épaules coincent! Poussez doucement en soufflant".
J'essaye de faire comme elle dit, mais je suis ailleurs.
Puis elle me dit: "là il va falloir prendre vos jambes pour l'aider à passer le bassin"
Je lui dis que j'en suis incapable, j'ai trop mal partout. J'ai même pas la force d'essayer de le faire.
Je la vois inquiète puis elle dit à la puer: "non mais il faut lui monter ses jambes, prenez lui les jambes"
Je crois qu'à ce moment là , la puer et mon mari me prennent mes jambes et les remontent pour permettre au bébé de passer dans mon bassin. Je ne m'en souviens plus.
Je sens que ça force, ça tire, c'est douloureux.
Je suis ailleurs.
J'entends "ca y est! Allez y, poussez!!"
Et je sens son corps sortir... enfin!
Il est 7h50, mon petit Léo est né, il y a 1 heure j'arrivais à la mater, il y a 2 heures je dormais 😁