Au moment où il sort, la sage femme va pour le poser sur moi, sauf qu'un raz de marée de liquide amniotique sous pression s'expulse juste après.

Françoise, pire que surprise recule d'un coup, elle en est toute aspergée et dit "ah oui puis en plus vous aviez beaucoup trop de liquide amniotique!!"

Mon mari m'a dit plus tard à quel point c'était impressionnant, ça a fait un jet horizontal sous pression, style karcher! Mdr!

Moi je m'en suis rendue compte avec le son, le splash quand l'eau a atteint le sol, impressionant!

Bon faut dire, la poche a été percée mais Léo s'est engagé, ça a fait bouchon, et moi en poussant ça a fait pression Mdr! C'est le moment le plus marrant de l'accouchement.

Au moment où elle le pose sur moi, je ne pensais même pas à voir son sexe, je voulais juste le voir lui, puis vu ce qui s'était passé, j'étais un peu sonnée. Mais par hasard j'ai vu son zizi et je n'ai eu aucune réaction car il ne bougeait pas, ne pleurait pas.

J'entends Françoise dire qu'elle coupe le cordon... elle nous l'avait dit aux cours, c'est parce qu'il est sonné et ne va pas bien, ils doivent l'emmener rapidement.

À peine le temps de le voir, qu'on me le retire. Mais je ne suis pas inquiète.

Pendant 45 minutes, il est avec eux, avec le personnel qui vient me voir pour me dire que tout va bien. En fait il était très sonné, et en sortant quand ça a coincé,  Françoise a eu peur de lui avoir cassé une épaule. Le temps qu'il reprenne ses esprits, qu'il reprenne des couleurs, que le pédiatre s'en occupe ET qu'il fasse une radio... 

Et bien moi c'était mode Délivrance! 15 minutes après avoir accouché, j'ai senti les contractions revenir, douloureuses quand même... puis j'ai poussé, avec beaucoup d'appréhensions car j'avais peur d'avoir mal, et Françoise m'appuyait sur le ventre pour aider la descente. C'est sûr ça va vite mais après avoir accouché, moi personnellement... j'ai plus du tout envie qu'on me touche.
Le placenta qui était en plusieurs morceaux est bien sorti, pas de révision utérine.

Elle vérifie donc mon périnée, vagin etc... et surprise!!! RAS! Aucune déchirure, pas 1 seul point à faire! Et je n'ai pas eu d'épisio! Si c'est pas beau ça 😀

Vers 8h45, on me ramène mon bébé, tout nu, tout grassouille, trop beau. Mise au sein (une 1ère pour moi!) Et du peau à peau.

Quel bonheur!! 💓

Puis vers 10h - 10h30 , me voilà repartie en chambre. J'avais trooop faim! J'ai eu droit à un bon ptit dèj.

Et nous voilà enfin partis dans une autre vie ☺😊😀

Il est 7h05.

Les contractions deviennent quasi ingérables pour moi, je souffle profondément, mais c'est très dur.

Mon mari me dit : " ta sage femme est là, autant tu as du cul et c'est elle qui t'accouche"

Pas trop le temps de penser, elle entre dans la pièce et me dit: "bonjour Séverine, je suis contente d'être là! Bon, ça va être du rapide, il faut qu'on prépare tout"

Une contraction me saisit, elle voit ma souffrance et se pose et calmement me dit de me concentrer sur ma respiration, comme pendant ses cours d'accouchement. Elle me félicite.

Ensuite je suis presque incapable de dire ce qu'il s'est passé.

Je me souviens juste que je la regardais avec la puer, préparer la salle, en panique, ça m'a paru une éternité...

Le temps de préparer les bacs, les accessoires, les tenues, de me placer le cathéter... puis dans l'affolement et face à ma souffrance, je voyais que c'était compliqué.

Les contractions deviennent de plus en plus forte, je commence à pleurer, puis j'arrête à cause de la contraction.
Une autre me fait crier doucement,
Une autre me donne une envie de pousser terrible,
Je dis tout haut, à moitié en pleurant: "j'ai maaaallll"

Françoise, qui a suivi toute ma grossesse, m'encourage et m'explique que bébé est gros, et c'est la poche qui bombe qui me donne autant envie de pousser. Elle me dit, dès que j'ai fini, je perce la poche et on y va, ça va aller vite.
Dans ma tête, c'est embrouillé, j'ai de plus en plus peur de la douleur que je vais devoir absolument subir.

À 7h42, elle me perce enfin la poche.

Je sens le liquide chaud couler, et instantanément, une des 4 plus forte contraction que j'ai pu ressentir, arrive.

Et s'accompagne d'une énorme envie de pousser.

Instinctivement je m'execute, en soufflant, je pousse fort.

Françoise m'encourage, me félicite : "oui bravo Séverine, sa tête, elle sort, elle est là, allez y poussez...!!"

Je ne sens plus de contraction, c'est la douleur de ce qui se passe en bas qui emporte tout, je la sens sa tête, et c'est douloureux d'avoir envie de pousser comme ça.

Je pousse mais je n'ai plus de forces.

Tout à coup, elle me dit d'arrêter et de pousser doucement en me concentrant sur l'idée d'accompagner bébé vers la sortie, de penser qu'à ce qui se passe en bas. Ce que je fais, elle me félicite, la puer aussi.

Je la vois inquiète et moi qui sens que ça coince, du coup je pousse plus fort, c'est mécanique.

Elle dit fermement: "non Séverine, il ne faut pas pousser là, il faut faire doucement, ses épaules coincent! Poussez doucement en soufflant".

J'essaye de faire comme elle dit, mais je suis ailleurs.

Puis elle me dit: "là il va falloir prendre vos jambes pour l'aider à passer le bassin"

Je lui dis que j'en suis incapable, j'ai trop mal partout. J'ai même pas la force d'essayer de le faire.

Je la vois inquiète puis elle dit à la puer: "non mais il faut lui monter ses jambes, prenez lui les jambes"

Je crois qu'à ce moment là, la puer et mon mari me prennent mes jambes et les remontent pour permettre au bébé de passer dans mon bassin. Je ne m'en souviens plus.

Je sens que ça force, ça tire, c'est douloureux.

Je suis ailleurs.

J'entends "ca y est! Allez y, poussez!!"

Et je sens son corps sortir... enfin!

Il est 7h50, mon petit Léo est né, il y a 1 heure j'arrivais à la mater, il y a 2 heures je dormais 😁

Enfin on nous laisse entrer, je dis que j'ai perdu les eaux, je ne m'étale pas et elle nous laisse monter à la mater, elle prévient les sage femmes.

On arrive, fin de service pour la SF qui nous accueille, aucun sourire, déjà là, ça m'a soulé.

Elle me dit de m'installer dans la salle d'examen d'accueil, de me deshabiller etc... je le fais tant bien que mal entre 2 contractions. Elles se sont déjà intensifiées...

il est 6h55...

Je me pose sur la table et comme d'hab', la SF s'en va... au lieu de brancher de suite le monito ou de m'examiner, non, elle s'en va. Bon je comprends qu'en général elles ont le temps.

Mais bon, je m'allonge et mes contractions sont espacées de 2 minutes max!!! Je le sais, mais je garde espoir, mon travail est très avancé, je crains de ne pouvoir avoir de péri.

A chaque nouvelle contraction, la douleur devient plus forte, je ne tiens plus, j'ai peur, j'essaye de gérer au mieux, mais je pense à cette péri...

Ça fait 5 minutes (impression de 30 min!) que je suis arrivée, et que je suis sur cette table d'auscultation, à la 3ème contraction, sans hésiter j'appuie sur le bouton d'appel, mon mari ne comprend pas.

1 minute après la SF arrive...
- "ça pousse!"
- "vos contractions sont espacées de combien?"
- " jsais pas 2 minutes max"
- "je vous examine comme ca on voit"

Elle veut que je me mette sur le dos, mais une nouvelle contraction me bloque.
Juste après elle m'examine...

- "ah oui votre poche des eaux bombe! Vous êtes à 8!"
... à ce moment là, je comprends... et je panique, je n'ai qu'une envie, c'est de pleurer!
- "allez on y va, surtout ne poussez pas, attendez d'être en salle"
Une nouvelle contraction m'empêche de bouger.
- "respirez bien, dès qu'elle est finie, on se dépêche"

On y va! Direction salle de naissance, la même que pour ma Grande Louloute, je m'allonge sur le lit, la sage femme  appelle une aide soignante avec insistance.

Avec mon mari on se retrouve seuls, et je lui dis:
- " je n'aurai pas de péri", les larmes aux yeux
- " bah pourquoi t'es sûre?"
- " je suis à 8 et j'ai déjà envie de pousser, c'est trop tard"

Il est 7h05.

Je dors cette nuit là, comme d'habitude, sur mon canapé.

Je me mets en position, sur le côté gauche et je m'endors tant bien que mal avec ce gros ventre qui m'handicape depuis une bonne semaine ☺.

Je ne me lève pas de la nuit il me semble.

Et à 6 heures du matin, je suis réveillée pas une forte douleur dans les reins, ça m'affole pas plus que ça - bien évidemment lol - mais je me dis quand même "tiens c'est comme pour ma Toutoune, la même douleur, dans les reins, pas dans le ventre".

Puis une 2ème douleur aux reins à 6h04, qui m'iradie, et me sort définitivement de mon sommeil, je lance comme tous les jours l'application des contractions et j'attends qu'elle se termine... ca dure plus d'une minute et j'ai vraiment très mal.

Quand elle se termine, je me mets à tousser, et là, je sens un truc énorme tomber dans ma culotte, je me lève en vitesse, pour éviter de salir le canapé, je touche, je suis mouillée. Mais bizzarement ça ne coule pas.

Je file aux toilettes, une masse gelatineuse, et énorme est dans ma culotte, c'est tout trempé, et il n'y a pas de sang. Je me dis que c'est le bouchon muqueux et probablement une fissure de la poche des eaux.

Il s'est passé 2 minutes à peine depuis ma toux, et là une énorme contraction, je me mets à souffler comme une bête, accoudée au mur des toilettes, j'ai très mal!!

Mon coeur bat à fond, je vais voir le papa, il met du temps à me répondre et je lui dis: "il faut y aller". Une autre contraction me stoppe net.

Je retourne aux toilettes pour faire pipi. Et j'appelle ma belle mere pour qu'elle vienne garder ma Grande. Je lui dis la voix tremblante et sanglotante : "vous pouvez venir c'est parti là", et je lui rajoute : "vite!". Heureusement ils habitent à 2 minutes en voiture.

Pendant ce temps, je m'habille, je prends ce qui vient, ma tenue d'hier fera l'affaire.
Je ferme la valise, prend le camescope, l'appareil photo, je pense même à préparer le chèque du loyer (mdr).
Je me maquille vite fait, un petit coup de lisseur (jamais été aussi rapide).

Et au milieu de tout ça, contractions sur contractions. Pas besoin d'application pour savoir qu'elles sont très rapprochées...

Ma belle mère arrive vers 6h30. Je suis accoudée sur la table, j'essaye de respirer profondément, ça fait très mal, mais j'arrive à en sourire.
Je m'habille: gilet, manteau, echarpe... contraction... elle me dit qu'elle va me mettre mes chaussures, on en enfile 1 puis 2... contraction...

Obligée de m'arrêter à chaque fois car c'est violent et ça m'irradie le ventre.

On se regarde, et elle me dit: "non mais là c'est quand même super rapproché".
Je lui réponds à la fois en rigolant et à la fois en étant sérieuse et inquiète: "oui là, à mon avis, j'arrive et je ponds".

Elles sont régulières, intenses et ne laissent aucun doute sur leur vraie nature... effectivement, je confirme ce que je lis et ce qu'on m'a dit aux cours de prépa: on sait quand ce sont les vraies et quand il faut partir.

Je descends mes 2 étages en vitesse, j'arrive en bas, contraction... je marche vers la voiture, m'y accoude... contraction... j'y entre... contraction...

Le trajet a duré quoi... 5 minutes... il m'en a paru 20... il est 6h45... on arrive aux urgences, j'ai du mal à marcher jusque vers la porte, on sonne... et personne durant plusieurs longues minutes... comme pour mon 1er accouchement!!

Mon mari cynique, rigole et me dit: "tu vois ce que jte dis sur cet hosto... ca recommence comme avant...!"

Cette journée là, il n'y a pas eu plus de signes annonciateurs que ça.

Le matin, fatiguée, je prends ma douche et essaye de toucher mon col, je fais une fixette là dessus mais en même temps il n'y a que là qu'on peut savoir où le travail en est.

J'arrive à remonter un peu plus que d'habitude, et je sens comme une partie de col, mais je ne comprends pas trop et je n'arrive pas plus, donc je laisse tomber.

Toute la journée, j'ai eu des contractions, celles de d'habitude, sans plus de fréquence que ça.

Cependant je ne peux pas dire pourquoi, mais au fin fond de moi, je me disais accoucher demain ou ce weekend. J'y ai fait de toutes petites allusions au papa, pour qu'on ne prévoit rien.

Je n'ai rien fait de spécial ce jour là, en fin de journée, je me suis décidée à faire quelques cartons de déménagement et du ménage. On dit que la maman qui va accoucher nettoie et fait ses carreaux, mais moi je l'ai toujours fait 1 jour sur 2 pour être sûre de partir la maison rangée et propre sauf les fenêtres!

Donc rien de vraiment annonciateur, hormis que j'étais d'humeur massacrante et que je le ressentais différement de d'habitude, mais comme je me suis déjà fait des films, on reste toujours sur ses gardes.

Quelle peut être la plus belle façon de commencer sa journée qu'en donnant la vie.

Léo, mon petit Verseau, est né le matin du 13 février à 7h50.

Je suis tombée amoureuse pour la 3ème fois de ma vie.

Je n'ai pas de mots pour décrire, en ce weekend de Saint Valentin, à quel point je suis remplie d'amour, à quel point une fois encore je peux aimer quelqu'un, mon fils.

Il est beau, il pèse 4,060kg et il mesure 50cm.

Accouchement dingue, rapide et incroyable.

Je viendrai conter tout ça bientôt.

Pour le moment je retourne admirer ma 2ème merveille du monde, il m'a bien fait attendre, maintenant j'ai toute la vie pour l'admirer, mais là... il est tellement beau à croquer que je ne veux pas en perdre une miette!!